Moyen-Orient

Israël prévoit de recourir à une société de sécurité américaine pour distribuer l’aide à Gaza


Des responsables militaires ont exprimé au ministre de la Défense leur crainte qu’Israël ne se retrouve impliqué dans un massacre semblable à celui de Sabra et Chatila si des agents de sécurité venaient à nuire aux habitants.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a rencontré de hauts responsables militaires pour discuter de la possibilité de faire appel à une société de sécurité américaine afin de distribuer l’aide humanitaire à Gaza, selon le journal hébreu Israel Hayom mardi. Cette réunion a coïncidé avec une visite surprise du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le secteur, où il a offert une récompense de 5 millions de dollars pour toute personne libérant un otage.

D’après Israel Hayom, la réunion tenue lundi soir portait sur une nouvelle méthode de distribution de l’aide humanitaire afin d’éviter qu’elle ne tombe entre les mains du Hamas.

Au cours de la discussion, il a été envisagé de permettre à une société de sécurité américaine privée (non spécifiée) d’entrer dans certains quartiers de Gaza pour assumer la responsabilité civile et distribuer l’aide humanitaire, tandis que l’armée israélienne assurerait uniquement une couverture sécuritaire.

La discussion a impliqué des responsables militaires de haut rang, notamment Oded Basiuk, chef de la division des opérations de l’armée israélienne, Eliezer Toledano, chef de la division stratégique, ainsi que d’autres responsables.

Les hauts responsables de l’armée ont présenté les avantages et les inconvénients du plan au ministre tout en exprimant plusieurs préoccupations.

Eliezer Toledano a notamment manifesté son inquiétude face à un possible massacre similaire à celui de Sabra et Chatila. Il a déclaré que si la société privée, opérant dans les quartiers de Gaza, venait à nuire aux habitants et que l’armée israélienne était présente à proximité, la communauté internationale tiendrait l’armée israélienne pour responsable.

Le massacre de Sabra et Chatila s’est déroulé dans les camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth-Ouest en 1982, lors de l’invasion israélienne du Liban, faisant entre 750 et 3 500 victimes, majoritairement palestiniennes.

Le ministre de la Défense a rejeté ces comparaisons, affirmant qu’il était inapproprié de comparer une société américaine aux factions responsables de ce massacre.

Par ailleurs, des responsables militaires, notamment des juristes en droit international, ont exprimé des préoccupations juridiques concernant l’implication d’une société américaine, soulignant que si Israël finançait cette société, elle pourrait être perçue comme un prolongement direct de l’État israélien en vertu du droit international.

Le journal a ajouté qu’Israël envisage de contourner cet obstacle en recherchant des financements étrangers ou des contributions d’organisations humanitaires internationales pour financer cette société.

Israël continue de contrôler l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, exacerbant une crise humanitaire aiguë, notamment dans le nord du territoire. Le pays refuse également de coopérer avec les organisations onusiennes et internationales pour acheminer des médicaments et des produits de première nécessité.

Lors de sa visite à Gaza, Netanyahu a déclaré que le Hamas ne gouvernerait plus le territoire une fois la guerre terminée et qu’Israël avait détruit ses capacités militaires. Il a également offert une récompense de 5 millions de dollars à quiconque libérerait un otage.

Dans une déclaration vidéo, Netanyahu a affirmé : « Nous traquerons et capturerons quiconque ose nuire à nos otages. Ceux qui ramènent un otage bénéficieront d’une sortie sécurisée avec leur famille. Mais nous les récupérerons tous, sans exception. »

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