Politique

 «Modification de la doctrine nucléaire» : la Russie s’apprête à mettre le monde « au bord du précipice »


Un feu vert pour la modification de la doctrine nucléaire russe a été donné il y a quelques mois par le président russe Vladimir Poutine. Cependant, la décision récente des États-Unis concernant les armes pour l’Ukraine semble avoir accéléré l’annonce de sa « mise en œuvre pratique déjà finalisée ».

Cette annonce a été faite mardi par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a confirmé que « les amendements apportés par la Russie à sa doctrine nucléaire ont été rédigés ».
Il a ajouté dans des déclarations à l’agence de presse russe TASS : « Ils ont pratiquement été finalisés. Ils seront formalisés si nécessaire. »

Qu’est-ce que cela signifie ?

« Toute attaque conventionnelle contre la Russie soutenue par une puissance nucléaire sera considérée comme une attaque conjointe », a déclaré Vladimir Poutine en évoquant la modification de la doctrine nucléaire.

Cette déclaration a refait surface suite à la décision du président américain sortant, Joe Biden, permettant à l’Ukraine d’utiliser des missiles américains de longue portée pour frapper des « cibles militaires en profondeur sur le territoire russe ».

La doctrine nucléaire russe de 2020, qui a été modifiée, précise quatre situations dans lesquelles le président pourrait envisager l’utilisation d’une arme nucléaire :

  • La réception d’informations fiables concernant le lancement de missiles balistiques en direction de la Russie ou de ses alliés.
  • Une attaque ennemie potentielle visant des infrastructures gouvernementales ou militaires vitales en Russie.
  • Une attaque contre la Russie ou ses alliés à l’aide d’armes de destruction massive.
  • Une attaque contre la Russie avec des armes conventionnelles qui menacerait son existence en tant qu’État.

Poutine a déjà proposé de « réduire le seuil d’utilisation des armes nucléaires et d’augmenter le nombre de cas stipulés dans la doctrine nucléaire russe ».

Cette modification, que la Russie est sur le point d’adopter, ravive la menace d’une guerre nucléaire et place le monde au bord du précipice.

Les amendements sont largement perçus comme une tentative de Poutine de tracer une « ligne rouge » pour les États-Unis et leurs alliés, en signalant que Moscou envisagerait de répondre par des armes nucléaires si ces pays permettaient à l’Ukraine de frapper en profondeur sur le territoire russe avec des missiles occidentaux de longue portée.

Que possède la Russie ?

La Russie dispose du plus grand arsenal nucléaire au monde, surnommé « les armes de l’Apocalypse », ainsi que des systèmes de lancement les plus avancés.

Selon la Fédération des scientifiques américains, la Russie possède, depuis 2022, environ 5 977 têtes nucléaires, contre 5 428 pour les États-Unis.

Parmi elles, environ 1 500 têtes ont été mises hors service, tandis que 2 889 sont en réserve, et 1 588 sont déployées en tant que têtes nucléaires stratégiques, selon des sources médiatiques.

La Russie a établi une « Commission permanente pour la dissuasion nucléaire », un organe rattaché au Conseil de sécurité russe, créé en 1998.

Les décisions approuvées par le président sont contraignantes pour toutes les autorités exécutives fédérales.

La Russie considère l’utilisation d’armes nucléaires comme une composante de sa stratégie militaire et de défense.

Cependant, la doctrine nucléaire ne l’engage pas à adopter un principe absolu de « non-utilisation en premier ».

En février 2023, Poutine a signé une loi suspendant la participation de la Russie au traité New START. En réponse, les autorités américaines ont annoncé qu’elles ne fourniraient plus à Moscou certaines informations sur leurs forces nucléaires.

La Russie avait averti que l’autorisation d’utiliser des missiles américains pour frapper en profondeur sur son territoire modifierait la nature du conflit en Ukraine et signifierait une implication directe de l’OTAN dans le conflit avec la Russie.

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