L’émergence d’un nouveau groupe djihadiste aggrave les problèmes de sécurité du Nigéria
Les autorités nigérianes mettent en garde contre un groupe islamiste connu sous le nom de « Lakurawa », dont les membres seraient originaires du Mali et du Niger, ayant franchi la frontière vers le nord du Nigéria.
Des responsables nigérians ont averti de l’apparition d’un nouveau groupe djihadiste actif dans la région, après que des assaillants affiliés à ce groupe ont tué 15 personnes lors d’une attaque contre un village dans le nord-ouest du Nigéria, a annoncé samedi les autorités locales.
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L’apparition d’un nouveau groupe djihadiste pourrait aggraver les problèmes de sécurité qui pèsent depuis des années sur l’armée nigériane. Depuis près de 15 ans, Boko Haram et d’autres groupes djihadistes mènent une insurrection armée dans le nord-est du Nigéria, ayant causé la mort de plus de 40 000 personnes.
Le nord-ouest et le centre du Nigéria sont également touchés depuis des années par des bandes criminelles qui attaquent les villages, tuent, enlèvent des habitants et brûlent des maisons après les avoir pillées.
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Oumar Tafida, vice-gouverneur de l’État de Kebbi, a indiqué que l’attaque de vendredi à Mira, située à environ 50 km de la frontière nigérienne, a été perpétrée par des « hommes armés non identifiés ». Cependant, cette attaque fait suite à un avertissement des autorités concernant un groupe islamiste appelé « Lakurawa », dont les membres seraient originaires du Mali et du Niger, ayant franchi la frontière vers le Nigéria.
Le vice-gouverneur de Kebbi et des hauts responsables de la sécurité ont assisté samedi aux funérailles des 15 victimes à Mira, selon un communiqué de son bureau.
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Mardi dernier, Idris Mohammed Gobir, vice-gouverneur de l’État de Sokoto, voisin de Kebbi, a informé l’armée fédérale de l’apparition du groupe Lakurawa. Il a précisé que « le groupe possède des armes sophistiquées et ses activités criminelles ont été observées dans environ cinq zones ».
Le groupe, arrivé il y a deux mois, s’est installé près de la frontière nigérienne et mène des attaques depuis cette position contre des villages isolés, vole du bétail et impose des taxes aux communautés locales, a expliqué Issa Salihu Kalangini, responsable politique de la région de Tangaza. Le groupe a établi des camps dans la forêt de Tsunyi, qui s’étend jusqu’au Niger.
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Kalangini a ajouté que le groupe encourage les communautés locales à se révolter contre les autorités laïques et impose son interprétation stricte de la charia, en recrutant de jeunes villageois en leur offrant de l’argent pour financer diverses activités.
Vendredi, des membres de ce groupe ont envahi la région de Mira et se sont emparés de bétail pendant que les habitants étaient à la mosquée pour la prière du vendredi.
Bashir Issa, chef local de Mira, a déclaré que les villageois se sont mobilisés pour défendre leurs troupeaux, mais 15 d’entre eux ont perdu la vie dans une bataille contre les djihadistes, mieux armés.
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L’armée nigériane a annoncé qu’elle fait face à une nouvelle menace sécuritaire dans le nord-ouest du pays, en raison des incursions de ce nouveau mouvement djihadiste dans les États de Sokoto et de Kebbi, deux États nigérians limitrophes du Niger.
Le porte-parole de l’armée nigériane a déclaré que « le renversement du président Mohamed Bazoum à Niamey, il y a un peu plus d’un an par les soldats du Conseil national pour la protection de la patrie, a interrompu temporairement les patrouilles frontalières conjointes, ce qui a conduit à l’apparition de ce nouveau groupe armé ».
Les patrouilles ont repris, mais l’armée nigériane reste vigilante, notamment dans le nord-ouest du pays, déjà confronté depuis des années aux gangs armés et à une augmentation des enlèvements contre rançon.