Politique

Trump reconnaîtra-t-il la Corée du Nord comme une « puissance nucléaire » ?


Au cours de la première année de son mandat, le président américain élu Donald Trump a rencontré le leader nord-coréen Kim Jong-un. Toutefois, ces rencontres n’ont pas abouti à des résultats satisfaisants pour Washington. Des négociations pourraient reprendre entre les deux parties avec la nouvelle administration, concernant la situation nucléaire de la Corée du Nord et les forces américaines en Corée du Sud et au Japon.

Le mois dernier, Trump a déclaré à Fox News : « Nous aurions fait face à une guerre nucléaire qui aurait coûté la vie à des millions de personnes… Puis, quand je suis allé là-bas, j’ai eu une très bonne entente avec Kim Jong-un. »

Cette année, la Corée du Nord a signé un traité de défense mutuelle avec la Russie et a pris la mesure inédite d’envoyer des milliers de soldats pour soutenir Moscou dans la guerre en Ukraine, selon des responsables à Washington, Séoul et Kiev. La Russie a soutenu la Corée du Nord en lui fournissant du pétrole et d’autres importations et a voté contre le renouvellement du mandat d’un comité d’experts chargé de surveiller les violations des sanctions de l’ONU, rapporte Reuters.

Selon l’agence, les diplomates à Séoul et d’autres observateurs des affaires nord-coréennes disent que les commentaires de Trump indiquent qu’il pourrait envisager de renouer rapidement le dialogue avec Kim.

Ramon Pacheco Pardo du King’s College de Londres déclare : « Trump pense que son contact avec Kim a été un succès lors de son premier mandat, car il estime avoir résolu la question nucléaire nord-coréenne. De plus, les sommets TrumpKim ont attiré beaucoup d’attention médiatique, ce qui lui plaît énormément », selon Reuters.

Un ancien responsable de la première administration Trump a déclaré que la Corée du Nord, l’Ukraine, la Chine, l’Iran et d’autres points chauds étaient étonnamment interconnectés pendant le premier mandat de Trump.

Il a ajouté que « le président Trump est confronté à un paysage géopolitique différent de celui de 2021″, indiquant que toute interaction sérieuse avec la Corée du Nord devra attendre un peu.

Une source diplomatique à Séoul a expliqué que les relations de la Corée du Nord avec la Russie, ainsi que l’imprévisibilité des politiques de la nouvelle administration Trump, créent un défi géopolitique qui laisse les responsables et diplomates de l’Europe à l’Asie perplexes.

Doyon Kim, du Centre pour une nouvelle sécurité américaine, a déclaré que la Corée du Nord semble peu préoccupée par le locataire de la Maison-Blanche, car Kim a clairement indiqué que Pyongyang poursuivra ses programmes nucléaires avec le soutien de la Chine et de la Russie.

Pardo estime que la Corée du Nord voudra au moins s’asseoir avec les États-Unis pour savoir ce que Trump pourrait proposer, car des relations positives avec Washington sont le seul moyen de lever certaines sanctions, et souligne que Trump pourrait même reconnaître Pyongyang comme une puissance nucléaire.

Bruce Klingner, ancien analyste de la CIA et maintenant membre de la Fondation Heritage, estime que Kim pourrait voir un avantage à renouer le contact avec Trump.

Klingner a déclaré : « Kim pourrait proposer un accord de paix ou un traité de paix à Trump en le présentant comme une réalisation importante qui mérite le prix Nobel de la paix, bien que cela ne réduirait en rien la menace qui pèse sur les États-Unis et leurs alliés. Un tel accord pourrait jeter les bases pour réduire le nombre de soldats américains en Corée du Sud et au Japon. »

 

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