Politique

Prolongation de la mission de la MINURSO : Victoire diplomatique pour le Maroc et revers pour l’Algérie

Le Maroc déclare que, par le biais de cette résolution, le Conseil de sécurité réaffirme que la solution politique doit être réaliste, pragmatique, durable et fondée sur le consensus, des éléments essentiels à l'initiative marocaine d'autonomie.


Jeudi, le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé à une solution politique « réaliste et acceptable » au Sahara marocain, disputé entre le Maroc et le Front Polisario soutenu par l’Algérie, par une décision prolongeant le mandat de la mission onusienne pour une année supplémentaire. Cette résolution a été saluée par Rabat, qui l’a considérée comme un triomphe diplomatique soutenant sa proposition d’autonomie et son approche pour mettre fin à ce différend, tandis qu’elle a été perçue comme un échec cuisant pour l’Algérie, qui a boycotté le vote après le rejet de ses amendements.

La résolution, proposée par les États-Unis, prolonge le mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara marocain (MINURSO) jusqu’au 31 octobre 2025.

Elle souligne la nécessité de parvenir à une « solution politique réaliste, praticable, durable et acceptable par les deux parties » pour ce territoire anciennement sous domination espagnole, ce que soutient le Maroc.

Le Maroc a soutenu la résolution, déclarant qu’elle intervient dans un contexte marqué par un processus irréversible mené par le roi Mohammed VI, en faveur de l’intégrité territoriale du royaume, ainsi que par le soutien croissant des membres permanents du Conseil de sécurité et des pays influents pour la marocanité du Sahara et l’initiative d’autonomie marocaine. Cette position est également renforcée par la reconnaissance continue de l’abandon de la « république sahraouie » fictive, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain.

Le communiqué précise aussi que la résolution adoptée ce jeudi conserve tous les acquis réalisés par le Maroc et introduit de nouveaux éléments cruciaux pour l’évolution future de cette question au sein des Nations Unies.

Le texte consacre le cadre, les parties et l’objectif du processus politique. Ainsi, le Conseil de sécurité rappelle que les tables rondes sont le seul cadre de discussion pour parvenir à une solution politique au différend régional autour du Sahara marocain.

La résolution identifie clairement les parties en conflit, notamment l’Algérie, mentionnée plus souvent que le Maroc. De plus, le Conseil de sécurité réaffirme que la solution politique doit être réaliste, pragmatique, durable et fondée sur le consensus, des éléments fondamentaux de l’initiative marocaine d’autonomie, dont la prééminence est confirmée. Par ailleurs, la résolution 2756 introduit deux avancées importantes qui renforcent la position du Royaume.

Elle souligne que le Conseil de sécurité « adopte la dynamique internationale en cours dans le dossier du Sahara marocain sous la conduite du roi Mohammed VI, favorable à la marocanité du Sahara et à l’initiative marocaine d’autonomie. »

De plus, le texte insiste que désormais, les actions des Nations Unies ne peuvent que s’inscrire dans cette dynamique.

Le ministère des Affaires étrangères marocain a également salué l’appel du Conseil de sécurité aux autres parties « à éviter toute action pouvant compromettre le processus politique », visant ainsi le Polisario et son soutien algérien après leurs tentatives infructueuses de déstabiliser la région du Sahara.

Le Conseil de sécurité reflète, ainsi, la position officielle claire du Maroc en affirmant qu’il n’y a pas de processus politique sans respect du cessez-le-feu.

Douze des quinze membres du Conseil ont approuvé la résolution. L’Algérie n’a pas voté, ses amendements ayant été rejetés, et la Russie et le Mozambique se sont abstenus.

Le ministère des Affaires étrangères marocain a interprété ce vote majoritaire et l’abstention de l’Algérie comme « un signe de l’isolement de la position de ce pays au sein du Conseil de sécurité et de la communauté internationale », soulignant « le flagrant paradoxe de l’Algérie : elle prétend défendre la légitimité internationale et les décisions du Conseil de sécurité, tout en refusant de soutenir ces efforts et en restant attachée à une logique d’obstruction ».

Le texte appelle les parties à « renouveler leur engagement à avancer dans le processus politique » et estime que « le statu quo est inacceptable ».

Le Sahara marocain, une ancienne colonie espagnole de 266 000 km² avec d’importantes ressources halieutiques et des réserves considérables de phosphates, est au centre d’un différend entre le Maroc, qui en contrôle environ 80 % et propose une autonomie sous sa souveraineté, et le Front Polisario, qui demande un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, stipulé dans l’accord de cessez-le-feu signé en 1991.

Depuis 1975, le Maroc et le Front Polisario s’affrontent pour la souveraineté sur le Sahara, tandis que le Maroc a remporté plusieurs victoires diplomatiques ces dernières années, dont la reconnaissance des États-Unis pour la marocanité du Sahara et le soutien à son initiative d’autonomie pour résoudre ce différend.

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