Politique

 «Je suis fou».. La doctrine de Trump en matière de politique étrangère «terrifiant le monde»


«Il me respecte et sait que je suis fou».. C’est ainsi que l’ancien président américain, Donald Trump, a décrit sa relation avec le président chinois Xi Jinping. Le journal américain «Axios» estime que cette phrase résume la doctrine de Trump en matière de politique étrangère.

Trump prétend qu’il serait capable d’apporter la paix en Ukraine, de limiter les pratiques commerciales de la Chine qu’il qualifie d’«injustes», de contraindre les alliés à payer, et de prévenir des attaques similaires à celle du 7 octobre en Israël. Tous les décideurs à travers le monde craignent ce que ferait l’ancien président et candidat républicain s’ils le défiaient en cas de victoire aux prochaines élections présidentielles.

 

دونالد ترامب

Trump a également déclaré au «Wall Street Journal» qu’il menacerait d’imposer d’énormes droits de douane ou de couper entièrement les échanges pour empêcher la Chine de bloquer Taïwan. Lorsqu’on lui a demandé s’il envisagerait une intervention militaire si Xi mettait à exécution ses menaces, Trump a complètement écarté cette option, en disant : «Je n’aurais pas besoin de le faire, car il me respecte et sait que je suis fou».

Dans la même interview, Trump a affirmé qu’il avait dit au président russe Vladimir Poutine : «Nous sommes amis. Je ne veux pas faire cela mais… si tu attaques l’Ukraine, je te frapperai fort», y compris «au cœur de Moscou». Bien qu’il n’y ait aucune preuve de la tenue d’une telle conversation, Trump a souvent raconté ses interactions avec des dirigeants du monde entier dans des termes similaires.

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La force de l’«imprévisibilité»

L’ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, Robert O’Brien, a récemment avancé que l’imprévisibilité des actions de Trump aurait pu empêcher l’opération militaire russe en Ukraine. O’Brien a expliqué au journal «New York Times» que, bien que Poutine savait que le président Joe Biden imposerait des sanctions sans recourir à des forces militaires, il aurait été confronté à la probabilité, certes improbable mais dérangeante, que Trump envoie les Marines.

La «théorie du fou»

O’Brien, qui pourrait jouer un rôle important dans une éventuelle seconde administration Trump, a comparé cette stratégie à la «théorie du fou» de Richard Nixon : si Poutine pense qu’il y a une infime possibilité d’intervention américaine, il serait obligé de réévaluer ses décisions.

Selon Trump, la simple menace de recourir à la force – qu’elle soit militaire ou économique – maintiendrait l’ordre mondial. Dans son débat avec la vice-présidente Kamala Harris, Trump s’est vanté que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán lui ait confié que «le monde était moins chaotique lorsqu’il était président, car les autres dirigeants avaient peur de lui».

Trump a affirmé que ses avertissements quant à une défense incertaine des alliés de l’OTAN les avaient poussés à accroître leurs dépenses militaires, et que ses menaces de «feu et de fureur» envers la Corée du Nord avaient conduit Kim Jong-un à des pourparlers nucléaires (même si ceux-ci n’ont pas abouti).

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Escalade pour désescalade

Scott Bissant, conseiller économique de Trump, a déclaré au «Financial Times» que la menace de droits de douane massifs de 20 % était une position «extrême» visant à amener les partenaires commerciaux à la table des négociations, ajoutant : «C’est une escalade pour désescalader».

Trump a lui-même laissé entendre que ses menaces de droits de douane massifs envers les entreprises produisant à l’étranger n’étaient qu’un «métaphore». Il a déclaré à «Fox News» : «Je dirai 100, ou 200, voire 500, cela m’est égal». En fait, selon Richard Haass, ancien haut fonctionnaire dans quatre administrations américaines et président honoraire du Conseil des relations étrangères, «l’imprévisibilité peut dissuader les défis».

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La force de l’imprévisibilité

Haass ajoute : «La capacité d’imprévisibilité est plus capable de dissuader les défis que la capacité à les affronter». Selon lui, cette imprévisibilité pourrait maintenir les adversaires en alerte un certain temps, mais ne sert rarement les intérêts américains à long terme, car «cela inquiète également les amis et alliés».

Dans certaines situations, comme lorsque Trump menaçait de détruire l’économie turque en raison de la détention d’un pasteur américain, la stratégie «je suis fou» a semblé fonctionner. Dans d’autres cas, comme l’insistance de Trump à ce que l’Iran revienne vers lui pour un nouvel accord nucléaire, cela n’a pas abouti.

 

 

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Relations personnelles

Selon Axios, la vision de Trump pour une politique étrangère en cas de deuxième mandat repose entièrement sur ses relations personnelles avec les dirigeants étrangers. Axios ajoute que «Xi le respecte et le craint, donc il n’envahira pas Taïwan. De même, Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky le respecteraient et agiraient rapidement pour faire la paix s’il remportait la présidence».

Bien que les présidents surestiment souvent leur capacité à influencer leurs homologues par une chimie personnelle ou par force de caractère, Haass affirme que «Trump en fait plus que la plupart».

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