Politique

Sous le patronage des Frères Musulmans… Comment le ministère soudanais des Affaires étrangères est devenu un instrument de répression


Le Comité de résistance du ministère soudanais des Affaires étrangères a appelé à la formation d’une entité opposée à la guerre et à la fin de la domination des «forces obscures» (Frères Musulmans) sur le ministère.

Dans un communiqué de presse publié hier à l’occasion du troisième anniversaire de la position des ambassadeurs et diplomates qui ont exprimé leur refus du coup d’État du 25 octobre 2021 contre le gouvernement civil, le comité a souligné la dégradation de la situation au sein du ministère sous le contrôle des islamistes, selon le journal Al-Taghyeer.

Le comité a exprimé son profond regret quant à la situation actuelle du ministère, dénonçant la «mainmise totale des Frères Musulmans et des forces obscures» qui ont transformé le ministère en un instrument de répression et de poursuite des opposants à l’étranger.

Selon le comité, ces forces ne se contentent pas de persécuter les Soudanais expatriés et de les priver de leurs droits constitutionnels à obtenir et renouveler des documents à travers les ambassades, mais leurs poursuites s’étendent également aux employés du ministère, y compris les ambassadeurs, diplomates et administrateurs, contraignant certains à l’exil suite à des menaces ou des licenciements.

Le communiqué a ajouté que le ministère a perdu son rôle fondamental après son implication dans la guerre du 15 avril, devenant «le porte-parole de l’armée et une partie prenante dans le conflit», ce qui lui a fait perdre son rôle diplomatique dans les relations avec la communauté internationale.

Le comité a également exhorté la communauté internationale à s’abstenir de coopérer avec le ministère durant cette «ère sombre» et a appelé les membres honorables du ministère à former une entité de résistance contre la guerre et à œuvrer pour mettre fin au coup d’État et rétablir le processus civil et démocratique.

Le 25 octobre 2021, l’armée soudanaise a mené un coup d’État, renversant le gouvernement de partenariat civil formé après la révolution de décembre 2018.

Le général en chef Abdel Fattah al-Burhan a dissous le cabinet et gelé les institutions du gouvernement de transition, exacerbant ainsi les tensions dans le pays.

Ce coup d’État a suscité des réactions locales et internationales de colère, de nombreux pays et organisations humanitaires le qualifiant de violation des acquis de la révolution soudanaise et de retour au régime militaire.

Depuis le 15 avril 2023, le Soudan connaît de violents combats entre l’armée et les Forces de soutien rapide, débutant à Khartoum et s’étendant à de vastes régions du Darfour, du Kordofan, d’Al Jazirah et de Sennar, provoquant des crises humanitaires désastreuses.

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