Atteindre par tous les moyens : Comment les Frères musulmans se sont-ils infiltrés en France ?
L’infiltration des Frères musulmans, une organisation terroriste, en France fait partie d’une stratégie à long terme visant à construire des réseaux politiques et sociaux en Europe. Le mouvement a utilisé diverses méthodes pour atteindre la société française et y exercer une influence.
-
France : Le nombre de membres des Frères musulmans a doublé depuis 2019, passant de 50 000 à 100 000
-
Al-Ghamri se distancie des Frères musulmans… Raconte la souffrance de l’artiste Mohamed Shoman avec le groupe
Les racines de cette infiltration remontent à plusieurs décennies, lorsque les leaders des Frères ont exploité les conflits dans le monde islamique et les demandes d’asile politique comme des opportunités pour établir une base en Europe. Avec l’arrivée de migrants des pays arabes et musulmans en France, le mouvement a commencé à cibler ces communautés en offrant des services sociaux et religieux, profitant du manque d’intérêt des autorités françaises à l’époque pour surveiller les activités religieuses et politiques de ces groupes.
Le rôle suspect de diverses organisations
Au fil des années, avec l’augmentation du nombre de migrants arabes en France, certaines institutions et organisations de nature suspecte en Europe se sont révélées jouer un rôle douteux, devenant des foyers potentiels pour la naissance de la violence et du terrorisme. La situation a empiré avec l’abondance de ressources financières.
-
France : Multiplication des appels à l’interdiction de l’Organisation des Frères Musulmans… Pourquoi ?
-
Surveillance des fonds des Frères musulmans en France… Un coup dévastateur pour le groupe
Par exemple, l’école Ibn Sina en France, qui fait partie des établissements éducatifs associés aux Frères musulmans, qualifiés de terroristes dans plusieurs pays arabes, n’est ni une nouvelle ni une surprise. La ministre française de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, avait déjà annoncé la fermeture de l’école Ibn Sina située dans la ville de Nice, dans l’une de ses banlieues pauvres, se décrivant elle-même comme une école « d’enseignement islamique. »
De nombreuses suspicions entourent cette école, tant au niveau de ses programmes liés aux idées de l’islam politique, en particulier des Frères musulmans, qu’en ce qui concerne ses sources de financement opaques. Natasha Chicot, directrice de l’académie de Nice, a déclaré que l’école avait fait l’objet d’inspections et de mises en garde.
-
Un éventuel rapprochement entre al-Wifak et la France a fait agacer les Frères musulmans
-
La Suède face aux Frères musulmans… Le gouvernement va-t-il arrêter le financement des institutions du mouvement ?
Sources de financement suspectes
Quant au financement de l’école privée Ibn Sina, à Nice, personne, y compris les autorités françaises, ne sait vraiment d’où proviennent les fonds, ni comment elle finance ses dépenses pour enseigner à environ 100 élèves. Ce qui est certain, c’est que cette école a des « liens directs » avec ce qui était autrefois connu sous le nom de « l’Union des organisations islamiques, » et donc avec les Frères musulmans en France.
L’école a tenté de rester en dehors du débat croissant en France concernant les dangers de telles écoles pour la sécurité et la stabilité du pays, mais la loi de 2021 contre le séparatisme a mis en lumière ses véritables intentions.
-
Vendre des illusions et donner de faux espoirs… Pourquoi le groupe des Frères musulmans appelle-t-il à la réconciliation ?
-
Daech et les Frères musulmans placés sous surveillance : L’islam politique inquiète l’Allemagne
Lorsqu’on a demandé des précisions sur son financement, la direction de l’école a mentionné les familles des contributeurs, qu’il s’agisse des parents d’élèves ou de donateurs. L’école a essayé de faire croire que la première catégorie paie 200 euros par mois par élève, et qu’elle dépend principalement de la seconde, qui contribue beaucoup plus pour couvrir le budget de l’école. Cependant, une simple comparaison entre les recettes et les dépenses révèle une anomalie flagrante, non seulement dans les comptes, mais aussi dans les sources de financement elles-mêmes.
Le 26 février dernier, la ministre française de l’Éducation, Nicole Belloubet, a annoncé la fermeture de l’école Ibn Sina, une décision qui devait être appliquée par le préfet de Nice, Hugues Moutouh, le 14 du même mois. Cependant, la cour administrative de Nice a surpris l’opinion publique en annulant l’ordre de fermeture, estimant que les erreurs dans les comptes de l’institution ne justifiaient pas une telle décision définitive.
-
L’extrême droite cible les mosquées en Grande-Bretagne… Les musulmans vivent dans une grande inquiétude
-
Les Frères Musulmans cherchent à établir ses écoles en Europe pour élargir leurs idées
Samah Eid, chercheur politique sur les groupes terroristes, affirme que les Frères musulmans ont exploité les structures démocratiques et ouvertes de l’Europe pour bâtir une influence politique et sociale en créant des associations religieuses et caritatives, qui servent de façade au mouvement. Cette infiltration se fait de manière calme et organisée sous couvert d’activités caritatives et religieuses, mais en réalité, elle est utilisée pour propager leurs idées extrémistes parmi les communautés musulmanes vivant en Europe.
Il ajoute qu’en France, la situation est plus complexe que dans d’autres pays en raison de la grande diversité de migrants arabes et de la présence de millions d’immigrés, permettant aux membres du mouvement de se répandre et d’étendre leur influence, une situation que les autorités françaises s’efforcent désormais de contrer.