Politique

L’Iran menace les pays du Golfe de riposte s’ils soutiennent une attaque israélienne contre lui

Un responsable iranien a confirmé qu'aucune intervention de la part des pays du Golfe contre l'Iran, que ce soit par l'utilisation de l'espace aérien ou de bases militaires, ne sera acceptée et que toute action de ce type sera considérée comme émanant de l'ensemble du groupe.


Un haut responsable iranien a déclaré que Téhéran avait informé les pays du Golfe qu’il serait « inacceptable » de permettre l’utilisation de leur espace aérien ou de bases militaires contre l’Iran, et que toute action de ce type entraînerait une réponse. On s’attend également à un appel entre le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu concernant les mesures à prendre en réponse à Téhéran.

Ces déclarations interviennent dans un contexte d’inquiétude face à une éventuelle riposte israélienne à l’attaque par missiles de l’Iran la semaine dernière, alors que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, se rend aujourd’hui en Arabie Saoudite et dans d’autres pays du Golfe pour des discussions.

Elles font également suite à des discussions entre l’Iran et les pays du Golfe arabique la semaine dernière en marge d’une conférence sur l’Asie au Qatar, où les pays du Golfe ont tenté d’affirmer à l’Iran leur neutralité dans tout conflit entre Téhéran et Israël.

Le responsable iranien a déclaré : « L’Iran a clairement fait comprendre que tout mouvement de l’un des pays du Golfe contre Téhéran, que ce soit par l’utilisation de l’espace aérien ou de bases militaires, sera considéré par Téhéran comme une action de l’ensemble du groupe, et Téhéran répondra en conséquence. »

Il a ajouté : « Le message a souligné la nécessité d’une unité régionale face à Israël et l’importance d’atteindre la stabilité… Il a également été précisé que toute aide à Israël, comme la permission d’utiliser l’espace aérien de tout pays de la région pour des actions contre l’Iran, est inacceptable. »

Une source informée a indiqué que le président américain Joe Biden devrait passer un appel téléphonique à Benjamin Netanyahu, qui comprendra des discussions sur d’éventuels plans d’attaque contre l’Iran.

Le responsable iranien a déclaré que Téhéran n’avait pas discuté avec les pays producteurs de pétrole du Golfe de la question d’une augmentation de la production en cas de perturbation de la production iranienne lors d’un éventuel conflit.

Le site d’information Axios a rapporté la semaine dernière, citant des responsables israéliens, qu’Israël pourrait viser des installations de production de pétrole en Iran en réponse à une attaque.

Biden a déclaré que s’il était à la place d’Israël, il envisagerait d’autres alternatives que de frapper les champs pétroliers iraniens. Une telle attaque pourrait faire grimper les prix du pétrole brut sur les marchés mondiaux.

Les pays de l’OPEP, dirigés par l’Arabie Saoudite, disposent de suffisamment de capacités de production supplémentaires pour compenser toute pénurie d’approvisionnement en provenance d’Iran si une réponse israélienne entraîne des perturbations dans certaines installations.

La plupart de cette capacité de production excédentaire se trouve dans les pays du Golfe arabique. L’Iran n’a pas menacé d’attaquer les installations pétrolières dans le Golfe, mais a précédemment averti des conséquences d’une intervention directe des « partisans d’Israël », affirmant que cela mettrait leurs intérêts dans la région en danger.

Les relations entre Téhéran et Riyad ont connu un certain rapprochement politique ces dernières années, atténuant les tensions dans la région, mais les relations entre les deux pays restent compliquées.

L’Arabie Saoudite se prépare à l’éventualité d’une frappe iranienne contre ses installations pétrolières depuis l’attaque en 2019 contre une grande raffinerie à Abqaiq, qui avait temporairement interrompu plus de cinq pour cent des approvisionnements en pétrole. L’Iran a nié toute implication dans cette attaque.

 

Un diplomate occidental dans le Golfe a déclaré que l’Iran avait clairement indiqué lors de sa réunion avec les pays du Golfe à Doha jeudi, en marge de la conférence, qu’il appelait à une unité régionale face à toute attaque israélienne, tout en considérant que la neutralité des pays du Golfe était le minimum à faire.

Le diplomate a précisé qu’il avait été précisé que l’Iran surveillerait de près la manière dont chaque pays du Golfe réagirait en cas d’attaque israélienne, ainsi que l’utilisation des bases américaines présentes dans ces pays.

Le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats et l’Arabie Saoudite accueillent des installations ou des militaires américains.

Une source informée a déclaré que le président Biden devrait passer un appel à Netanyahu mercredi, incluant une discussion sur tout plan d’attaque contre l’Iran.

Netanyahu a promis que l’Iran, l’ennemi juré, paierait le prix de l’attaque par missiles, tandis que Téhéran a déclaré que toute réponse serait « accompagnée d’une destruction massive », exacerbant les craintes d’une guerre à plus grande échelle dans la région productrice de pétrole, qui pourrait impliquer les États-Unis.

Une autre source informée a indiqué que la réponse d’Israël serait un sujet clé de l’appel téléphonique, car Washington espère avoir une discussion visant à garantir que la réponse d’Israël soit appropriée.

D’autre part, un porte-parole du ministère américain de la Défense (Pentagone) a déclaré mardi que la visite du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, en Amérique, qui aurait constitué une opportunité pour les alliés de formuler une stratégie conjointe pour faire face à l’Iran, a été reportée.

Un responsable israélien a attribué cette décision à des objections de dernière minute concernant la visite de Netanyahu, selon l’agence Bloomberg mercredi.

Le Pentagone a annoncé que Gallant, qui a divergé avec Netanyahu sur la gestion de la guerre en cours depuis un an, à Gaza et sur d’autres fronts, devait se rendre à Washington pour des discussions mercredi sur « les évolutions de la sécurité actuelle au Moyen-Orient ».

Le responsable israélien a ajouté qu’à quelques heures du départ de Gallant pour les États-Unis, Netanyahu avait décidé que le ministre israélien de la Défense ne rencontrerait pas son homologue américain, Lloyd Austin, à moins que le cabinet de sécurité ne se réunisse d’abord pour convenir d’un plan concernant l’Iran. Netanyahu souhaitait également s’entretenir d’abord avec le président américain, Joe Biden.

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