Israël étend l’interdiction de la chaîne ‘Al Jazeera’ à son bureau en Cisjordanie
Les forces israéliennes ont pris d'assaut le bureau d'Al Jazeera en Cisjordanie et ont ordonné sa fermeture pour une durée de 45 jours.
La chaîne qatarie Al Jazeera a annoncé que les forces israéliennes ont fait irruption dimanche dans son bureau situé à Ramallah, en Cisjordanie occupée, et l’ont fermé pour 45 jours conformément à un ordre militaire.
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Le gouvernement israélien avait retiré, la semaine précédente, les accréditations des journalistes d’Al Jazeera dans le pays, quatre mois après avoir interdit les activités de la chaîne au sein de l’État hébreu.
Selon la chaîne, un officier israélien a informé le directeur du bureau, Walid Al-Omari, d’une « décision judiciaire de fermer le bureau d’Al Jazeera pour 45 jours ». L’échange a été diffusé en direct.
L’officier, comme le montrent les images, a déclaré : « Je vous demande de prendre toutes vos caméras et de quitter le bureau immédiatement », tandis que des soldats israéliens lourdement armés et masqués pénétraient dans le bureau.
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La chaîne a souligné qu’aucune justification n’avait été donnée pour cet ordre de fermeture. Al-Omari a ajouté que la décision accusait la chaîne de « soutenir le terrorisme », et a déclaré que « le ciblage des journalistes de cette manière vise toujours à effacer la vérité et à empêcher les gens d’entendre la réalité ».
Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou est en conflit avec Al Jazeera depuis longtemps, un conflit qui s’est intensifié depuis le déclenchement de la guerre de Gaza à la suite de l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre.
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L’armée israélienne a à plusieurs reprises accusé les correspondants de la chaîne à Gaza d’être des « agents terroristes » affiliés au Hamas ou au Jihad islamique, des accusations qu’Al Jazeera rejette catégoriquement. La chaîne affirme qu’Israël cible systématiquement ses employés dans la bande de Gaza.
Le bureau de presse du gouvernement dirigé par le Hamas à Gaza a condamné cette intrusion dans les locaux d’Al Jazeera, la qualifiant de « scandale retentissant et de violation flagrante de la liberté de la presse ».
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En avril, le parlement israélien avait adopté une loi permettant de bannir les médias étrangers qui mettent en danger la sécurité de l’État. Sur cette base, le gouvernement israélien a approuvé, le 5 mai, une décision interdisant la diffusion d’Al Jazeera en Israël et ordonnant la fermeture de ses bureaux pour une durée de 45 jours, renouvelable. Cette interdiction a été prolongée pour la quatrième fois la semaine dernière par un tribunal de Tel Aviv.
Cependant, cette décision n’affectait pas la diffusion de la chaîne depuis la Cisjordanie ou la bande de Gaza, où elle continue de couvrir la guerre qui dure depuis plus de 11 mois.
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La correspondante d’Al Jazeera, Nida Ibrahim, a déclaré que la fermeture du bureau en Cisjordanie « n’était pas surprenante » après l’interdiction de la couverture médiatique en Israël. « Nous avons entendu des responsables israéliens menacer de fermer le bureau… mais nous ne nous attendions pas à ce que cela arrive aujourd’hui », a-t-elle ajouté.
Un autre journaliste d’Al Jazeera a indiqué que les employés ont été empêchés de couvrir l’assaut contre le bureau et que leurs caméras ont été confisquées. En mai, la chaîne avait décrit l’interdiction imposée en raison de sa couverture de la guerre à Gaza comme un acte « criminel », dénonçant dans un communiqué « l’action criminelle israélienne portant atteinte aux droits de l’homme d’accès à l’information ».