Politique

Washington met en garde Téhéran en secret contre des activités nucléaires suspectes


Les avertissements surviennent dans un contexte de tension sans précédent entre Téhéran et Washington sur de nombreux dossiers, notamment les activités nucléaires et le conflit lié à la guerre à Gaza et l’escalade à la frontière libanaise.

Le mois dernier, Washington a adressé un avertissement secret à l’Iran exprimant ses préoccupations concernant des activités de recherche et de développement iraniennes susceptibles d’être utilisées pour produire une arme nucléaire, selon le site Axios, citant mercredi trois responsables américains et israéliens anonymes.

Les autorités iraniennes restent obstinément refusantes de respecter les engagements nucléaires, au milieu de préoccupations concernant la production d’une bombe nucléaire avec des niveaux d’enrichissement d’uranium atteignant des seuils dangereux, malgré les appels des puissances occidentales à augmenter les pressions et les sanctions.

Les avertissements surviennent dans un contexte de tension sans précédent entre Téhéran et Washington sur de nombreux dossiers, notamment le dossier nucléaire, les pressions de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le conflit lié à la guerre dans la bande de Gaza, la tension à la frontière libanaise et le soutien aux milices.

Ce mois-ci, Ali Bagheri Kani, ministre des Affaires étrangères par intérim en Iran, a révélé la poursuite de pourparlers secrets et indirects avec les États-Unis par l’intermédiaire du Sultanat d’Oman, sans en détailler le contenu.

Le président iranien, Massoud Bezkian, qui adopte une approche relativement modérée, s’est engagé à mener une politique étrangère pragmatique et à réduire les tensions avec les six grandes puissances impliquées dans les négociations nucléaires désormais suspendues visant à relancer l’accord nucléaire de 2015.

En juin, le département d’État américain a déclaré que Washington et ses alliés étaient prêts à intensifier la pression sur l’Iran et à prendre des mesures fortes si Téhéran ne coopérait pas avec l’AIEA, suite à une décision iranienne d’augmenter l’enrichissement d’uranium.

Un rapport de l’AIEA du même mois a indiqué que l’Iran avait rapidement installé des centrifugeuses supplémentaires pour enrichir l’uranium sur le site de Fordow et avait commencé à en installer d’autres.

La proposition de doubler les pressions sur l’Iran, présentée par la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne le mois dernier, a été contestée par la Chine et la Russie lors d’une réunion du conseil de l’agence réunissant 35 pays. En réponse, l’Iran a intensifié l’enrichissement de l’uranium, un geste perçu comme un défi aux puissances occidentales.

Des décisions similaires dans le passé ont poussé Téhéran à démanteler des caméras de surveillance et d’autres équipements de ses installations nucléaires et à intensifier ses activités d’enrichissement d’uranium.

Selon l’AIEA, l’Iran est le seul pays sans arme nucléaire à enrichir de l’uranium à un niveau élevé de 60 %, un seuil proche de celui utilisé pour fabriquer des armes, tout en accumulant d’importantes réserves. L’agence a déclaré que Téhéran avait considérablement accéléré son programme nucléaire et possédait désormais suffisamment de matière pour fabriquer plusieurs bombes atomiques.

La République islamique a progressivement renoncé à ses engagements pris dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015 conclu avec les grandes puissances mondiales.

L’accord historique avait permis à l’Iran d’éviter les sanctions occidentales en échange de restrictions sur son programme nucléaire, mais il s’est effondré après le retrait unilatéral des États-Unis sous l’administration de l’ancien président Donald Trump en 2018.

Kamal Kharazi, conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, a déclaré que Téhéran serait contraint de changer sa doctrine nucléaire si Israël menaçait son existence, ce qui a suscité des inquiétudes concernant une arme nucléaire iranienne.

En revanche, le ministère des Affaires étrangères affirme que Téhéran reste engagé à ne pas posséder d’arme nucléaire et à coopérer avec l’AIEA.

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