Julian Assange… Le parrain du « piratage des documents »
Julian Assange a fait les gros titres pendant des années ; il a fait sortir des documents embarrassants de l’ombre et a mis les gouvernements des grandes puissances dans des situations difficiles pendant des années.
Assange, qui a conclu un accord de plaidoyer avec les autorités américaines en échange de sa libération, est considéré comme un héros défenseur de la liberté d’expression pour certains. Mais d’autres estiment que l’Australien de 52 ans a agi de manière imprudente avec des informations sensibles, mettant en danger un certain nombre de sources.
Assange a fondé WikiLeaks, qui a révélé des secrets gouvernementaux dans le monde entier en divulguant des informations, notamment des dossiers militaires américains liés aux guerres en Irak et en Afghanistan.
Il a passé plus d’une décennie de sa vie soit en détention, soit réfugié à l’intérieur de l’ambassade de l’Équateur à Londres, tentant d’éviter son extradition, d’abord vers la Suède où il faisait face à des accusations de viol, puis vers les États-Unis, selon « AFP ».
Assange est né en 1971 à Townsville, dans le Queensland, et a beaucoup déménagé pendant son enfance, fréquentant 37 écoles avant de s’installer à Melbourne.
Pendant son adolescence, il a révélé son talent pour le piratage informatique, attirant l’attention de la police australienne, reconnaissant la plupart des accusations portées contre lui et payant une amende.
Assange a fondé WikiLeaks en 2006 avec un groupe d’activistes partageant ses idées et des experts en technologie de l’information, sous la bannière de « fixer une nouvelle norme pour le journalisme libre », comme il l’a déclaré plus tard à « AFP ».
Refuge à l’ambassade
Ses batailles juridiques ont commencé la même année, peu après la publication de documents secrets sur les opérations militaires américaines en Irak et en Afghanistan. Ont suivi des accusations de viol en Suède, qu’il a toujours niées.
Il était en Grande-Bretagne lorsque la Suède a cherché à l’extrader. Mais l’Équateur lui a accordé l’asile politique et l’a autorisé à entrer dans son ambassade à Londres.
Assange a vécu dans un petit appartement à l’intérieur de l’ambassade pendant sept ans, à partir de 2012, où il faisait de l’exercice sur un tapis de course et utilisait une lampe solaire pour compenser le manque de lumière naturelle. Il a comparé cette vie à celle dans une station spatiale.
Mais son séjour prolongé à l’ambassade a pris fin lorsque le nouveau gouvernement arrivé au pouvoir à Quito l’a livré à la police britannique en avril 2019. Il a été arrêté pour avoir violé les conditions de sa libération sous caution et emprisonné.
Les procureurs suédois ont clos l’enquête pour viol contre lui en 2019, déclarant que malgré le témoignage « crédible » de la victime présumée, les preuves étaient insuffisantes pour aller de l’avant.
Mais les autorités américaines ont accusé Assange d’avoir violé la loi sur l’espionnage américaine, et il a été détenu depuis lors dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, tandis qu’une longue bataille judiciaire était en cours pour décider de son extradition.
Assange doit comparaître devant un tribunal des îles Mariannes du Nord, un territoire américain dans le Pacifique, où il plaidera coupable d’une seule accusation de complot pour obtenir et publier des informations sur la défense nationale, en échange de sa liberté, mettant ainsi fin à une longue saga judiciaire.
Relation avec la Russie ?
Les partisans d’Assange, y compris l’artiste dissident chinois Ai Weiwei et la regrettée créatrice de mode Vivienne Westwood, estiment que les accusations portées contre lui sont motivées politiquement et ont exprimé à plusieurs reprises des préoccupations quant aux répercussions physiques et psychologiques de sa longue détention.
Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Nils Melzer, a déclaré que « la souffrance croissante » endurée par Assange pendant sa détention équivalait à de la torture.
Au début, Assange a été soutenu par des groupes de défense des droits et des journaux qui ont collaboré avec lui pour éditer et publier les dossiers des guerres américaines.
Les preuves comprenaient une vidéo divulguée montrant un hélicoptère Apache américain tirant sur deux journalistes et plusieurs civils irakiens dans une rue de Bagdad en 2007.
Mais beaucoup ont été horrifiés lorsque WikiLeaks a publié les documents non censurés en ligne, contenant les noms d’informateurs, entraînant une grande querelle entre Assange et ses partenaires médiatiques.
De plus, des questions croissantes ont été posées sur la relation d’Assange avec la Russie.
L’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence dans les élections présidentielles américaines de 2016, remportées par Donald Trump, a conclu que les Russes avaient « probablement » piraté les courriels de la campagne de la candidate démocrate de l’époque, Hillary Clinton, et « publié ces documents publiquement par l’intermédiaire de diverses entités, y compris WikiLeaks ».