Israël Coincé Entre Rafah et l’Iran.. Va-t-il Rompre la Barrière de Pression?
Une promesse de répondre à l’attaque sans précédent de l’Iran, tout en menaçant d’envahir Rafah, dans le sud de Gaza… C’est ainsi qu’Israël se retrouve pris au piège de l’escalade.
Israël devra-t-il choisir entre la riposte iranienne et l’attaque de Rafah, un autre refuge pour les réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza?
Selon les experts, Israël, qui s’est engagé à réaliser ces deux objectifs, ne peut les atteindre simultanément.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu semblait déterminé à avancer sur les deux fronts mais n’a pas fourni de calendrier pour l’un ou l’autre.
Il est probable que des considérations soient données aux appels de son principal allié, les États-Unis, à faire preuve de retenue après l’attaque de missiles et de drones lancée par Téhéran samedi dernier, ainsi qu’aux appels à protéger les civils palestiniens dans la bande de Gaza assiégée au milieu de la guerre en cours, qui en est maintenant à son 194e jour.
Israël peut-il attendre une réponse?
Les analystes consultés par l’AFP disent que l’armée israélienne, qui combat déjà le Hamas à Gaza et les factions soutenues par l’Iran ailleurs dans la région, ne peut pas continuer à se battre contre l’Iran également.
Michael Horowitz, directeur du cabinet de sécurité Le Beck International, a déclaré : « Israël ne pourra pas lancer une attaque sur Rafah et riposter contre l’Iran en même temps. »
Depuis l’attaque iranienne de samedi, les déclarations publiques des réunions successives du cabinet de guerre israélien ont peu clarifié les plans de Tel Aviv pour répondre.
Au lieu de cela, les réunions ont surtout révélé des désaccords flagrants au sein du cabinet, certains ministres bellicistes appelant à des mesures punitives contre Téhéran et à une frappe immédiate sur Rafah, tandis que d’autres préféraient attendre.
Des Options Qui Ne Mènent Pas à l’Escalade
Selon les experts, Israël ne sera probablement pas en mesure d’envahir Rafah à Gaza et de riposter contre l’Iran simultanément.
À cet égard, John Erath, directeur des politiques au Centre pour le Contrôle des Armes et la Non-Prolifération à Washington, a expliqué qu’Israël ne faisait actuellement pas face à une menace directe d’une autre attaque iranienne et avait le temps de réfléchir à ses prochaines étapes.
Il a ajouté que les dirigeants israéliens pourraient « chercher des options qui ne conduisent pas à une escalade » des tensions avec l’ennemi juré Iran et fournissent une sortie de crise.
L’Iran a déclaré qu’à travers l’attaque, qui a été en grande partie interceptée, elle a réglé ses comptes avec Israël après une frappe qui a ciblé son consulat à Damas le 1er avril, entraînant la mort de commandants du Corps des Gardiens de la Révolution Iranienne, dont deux généraux.
Pour sa part, l’armée israélienne a souligné qu’elle répondrait à l’attaque iranienne, le porte-parole militaire Daniel Hager a déclaré : « Nous le ferons au moment et à l’occasion que nous choisirons. »
L’Attaque a-t-elle Affecté les Plans pour Rafah?
Les médias israéliens ont cité des sources de sécurité disant que l’attaque redoutée sur Rafah, qui était prévue de longue date, devait commencer cette semaine, mais les frappes iraniennes ont contrarié les plans.
Israël soutient qu’il doit envoyer des forces terrestres dans la ville située au sud de Gaza pour « détruire les bataillons du Hamas » là-bas, malgré les préoccupations internationales concernant le sort d’environ 1,5 million de Palestiniens qui ont trouvé refuge à Rafah, la plupart d’entre eux ayant été déplacés par les feux de la guerre ailleurs à Gaza.
Alors que les combats et les bombardements se poursuivent dans le centre de Gaza, Israël a refusé de permettre aux civils palestiniens de retourner dans le nord dévasté.
Une déclaration publiée lundi a déclaré que le ministre israélien de la Défense Yoav Galant avait présidé une réunion pour discuter « d’une série de mesures à prendre avant les opérations à Rafah, en particulier l’évacuation des civils ».