Moyen-Orient

Washington laisse entendre la fin de l’autorité d’Abbas

Le conseiller à la sécurité nationale américain déclare que la guerre à Gaza entrera dans une nouvelle phase axée sur le ciblage précis de la direction du Hamas


Lors d’une visite en Israël vendredi, le conseiller à la sécurité nationale américain, Jake Sullivan, a appelé au renouvellement de l’Autorité nationale palestinienne au milieu des développements rapides dans la bande de Gaza et du différend entre Tel Aviv et Washington sur la gestion du secteur après la guerre.

Le Premier ministre palestinien, Mohammad Chtayyeh, a parlé des pressions internationales exercées sur l’Autorité palestinienne pour changer sa direction et intensifier les réformes. Il a considéré de telles pressions comme détournant l’objectif souhaité d’atteindre un horizon politique pour établir les fondements de la paix après la guerre de Gaza.

On pense que la déclaration de Sullivan concernant le renouvellement de l’autorité va dans le sens du désir du gouvernement israélien, qui a formulé de vives critiques contre son président Mahmoud Abbas, l’accusant de soutenir le terrorisme. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que l’Autorité veut éliminer Israël progressivement, tandis que le Hamas vise à l’éliminer immédiatement.

Netanyahu rejette le plan du président américain Joe Biden de transférer le contrôle de la bande de Gaza à l’Autorité palestinienne. Auparavant, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé à revitaliser l’Autorité et a effectué des visites à Ramallah.

On s’attend à ce que Sullivan visite également Ramallah après sa visite à Tel Aviv dans le cadre des préparatifs pour la bande de Gaza après la guerre.

En ce qui concerne les développements sur le terrain dans le secteur et la pression américaine pour réduire les pertes civiles, Sullivan a déclaré que la guerre à Gaza entrera dans une nouvelle phase axée sur le ciblage précis de la direction du Hamas et sur des opérations basées sur le renseignement.

Israël fait face à une pression internationale croissante pour réduire les pertes civiles dans sa campagne, qui a entraîné la mort de près de 19 000 civils palestiniens depuis l’attaque du Hamas ayant causé environ 1 200 victimes dans le sud d’Israël le 7 octobre.

Les États-Unis exercent des pressions sur Israël pour établir un calendrier pour la guerre à partir de janvier, tandis qu’Israël indique que les combats se poursuivront pendant des mois et qu’elle restera dans le secteur indéfiniment.

Sullivan a déclaré que la réalisation des objectifs d’Israël dans la guerre prendrait des mois, mais les combats se poursuivraient par étapes, passant de la campagne actuelle qui repose sur des bombardements intensifs et des opérations terrestres, ajoutant : « Nous sommes d’accord pour dire que la lutte contre le Hamas prendra des mois et se fera par phases. »

Vendredi, l’adjoint de la Maison Blanche n’a pas fourni de détails sur le moment du changement de rythme de la guerre, déclarant lors d’une conférence de presse : « Naturellement, les circonstances et le timing de cela faisaient partie des discussions que j’ai eues avec Netanyahu et le Cabinet de la guerre et les dirigeants militaires israéliens et le ministre de la Défense ».

Sullivan a refusé de répondre lorsque l’on a demandé si les États-Unis gèleraient l’aide militaire si la guerre n’entrait pas dans une phase moins intense avec moins de victimes civiles, affirmant que la meilleure façon d’obtenir un accord est de discuter à huis clos.

Le responsable américain accuse le Hamas d’utiliser des civils comme boucliers humains, affirmant que les combattants du mouvement se cachent derrière les hôpitaux et les écoles, ajoutant : « Nous pensons que les Palestiniens évacués du nord devraient pouvoir revenir et se sentir en sécurité réelle ».

Les États-Unis fournissent une assistance militaire, politique et de renseignement malgré un grand nombre de victimes civiles dans la bande de Gaza.

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