Moyen-Orient

Yemen Airways suspend ses vols de Sanaa vers la Jordanie après la saisie de ses fonds par les Houthis

Yemen Airways accuse le groupe des Houthis de refuser de libérer ses fonds dans les banques de Sanaa, estimés à environ 80 millions de dollars


Yemen Airways a décidé de suspendre son unique vol commercial international depuis la capitale yéménite vers la Jordanie en réponse à l’empêchement du groupe des Houthis de retirer ses fonds des banques de Sanaa, selon quatre cadres de la société qui ont demandé à rester anonymes. Les rebelles continuent leurs violations, affectant tous les aspects de la vie dans les zones sous leur contrôle, malgré les efforts internationaux et régionaux visant à instaurer la paix et à soulager la souffrance du peuple yéménite.

Les responsables de la compagnie, la compagnie nationale du pays, ont déclaré qu’ils suspendraient six vols hebdomadaires vers la Jordanie en octobre, après l’échec des négociations avec les Houthis pour la libération des fonds de la compagnie, qui s’élèvent à 80 millions de dollars. Les sources ont déclaré que la compagnie avait proposé que le gouvernement houthi reçoive 70 % des fonds, tandis que les 30 % restants, reconnus au niveau international, iraient au gouvernement. L’administration houthie a rejeté cette proposition, conduisant la compagnie aérienne à suspendre ses vols vers la Jordanie.

La compagnie a déclaré dans un communiqué qu’elle avait été incapable de retirer ses fonds des banques de Sanaa depuis plusieurs mois et a appelé les autorités houthis à lever les restrictions « illégalement imposées » sur ses actifs.

La compagnie a repris ses vols de Sanaa vers la capitale jordanienne, Amman, en avril 2022, mais les rebelles n’ont pas respecté leurs engagements envers elle, comme c’est le cas pour le reste des institutions yéménites et de leurs adversaires au sein du gouvernement légitime.

Les rebelles ont intensifié leurs mouvements militaires en dépit de leurs engagements envers l’Arabie saoudite pour pousser en faveur des efforts de paix lors d’une visite d’une délégation du groupe dans le royaume. L’armée yéménite a accusé le groupe des Houthis samedi d’escalader militairement sur divers fronts dans la province de Taïz, au sud-ouest du pays.

L’axe militaire de Taïz a déclaré dans un communiqué de presse que « la milice des Houthis a renouvelé son escalade militaire au cours des deux derniers jours sur divers fronts de la province ».

Des affrontements intermittents ont éclaté entre l’armée et la milice des Houthis jeudi et vendredi sur les fronts d’Al-Aqrud au sud de la province et de la région de Kamb Al-Rus au nord-est de la ville de Taïz après que l’armée ait déjoué deux tentatives d’infiltration de la milice.

L’axe de Taïz a confirmé l’éclatement de « combats intermittents sur les fronts ouest de Taïz après l’escalade des actes hostiles de la milice des Houthis et le ciblage de positions de l’armée par de l’artillerie lourde et moyenne », considérant cette escalade comme « un défi clair aux efforts de paix menés par les Nations unies et par des parties internationales et régionales en vue d’obtenir un cessez-le-feu permanent au Yémen ».

Les alliés des Houthis, soutenus par l’Iran, ont renversé le gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite à Sanaa à la fin de l’année 2014 et contrôlent effectivement le nord du Yémen, y compris Sanaa.

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