La Tunisie poursuit ses efforts pour tarir les sources des Frères musulmans… Un avocat arrêté sur cette accusation
Dans le cadre de ses efforts visant à tarir les sources des Frères musulmans et à purger le pays de leurs crimes et de leurs pratiques au cours de la dernière décennie, les autorités tunisiennes ont arrêté un avocat dimanche pour propagation de fausses nouvelles et atteinte à la sécurité. Des soupçons planent sur le fait qu’il travaille pour la société de production de contenu « Instalingo », une société « islamiste » qui cherche à saper l’État, ses symboles, ses institutions et ses appareils en diffusant des rumeurs et des mensonges pour perturber la situation sécuritaire.
La Cour d’appel de Monastir, dans l’est de la Tunisie, a ordonné l’ouverture d’une enquête contre l’avocat pour « utilisation intentionnelle des systèmes d’information et de communication pour diffuser de fausses nouvelles dans le but de diffamer autrui, de nuire à la sécurité publique et à la défense nationale », selon le porte-parole des tribunaux de Monastir, Farid Ben Jaha.
Des militants tunisiens ont déclaré que l’arrestation d’Abbas est survenue après que des preuves ont émergé de sa participation à un complot criminel grave visant à diffamer, calomnier, insulter, violer l’honneur, cibler l’État et violer sa sécurité nationale sur des pages de médias sociaux suspectes gérées depuis l’étranger.
L’avocat supervise la gestion de plus de 30 pages Facebook et de plus de 8 groupes privés. Parmi ces pages suspectes figurent « Sib Saleh », « Akhbar Sadr Baal », « Tunis Al-Siyasiyah » et « Al-Mard Al-Jazairi for Information and Secret Security ».
Mercredi dernier, le président tunisien Kaïs Saïed a souligné le rôle important de l’Agence technique de la sécurité de l’information et de l’Agence technique des communications, notamment dans l’utilisation des réseaux sociaux pour diffuser de fausses nouvelles, des rumeurs, des insultes et des diffamations visant plusieurs responsables de l’appareil d’État, dans le but de semer le doute et la suspicion à l’égard de toute entité officielle ou individu.
Saïed a déclaré que ces plateformes ne sont plus des réseaux sociaux, « mais sont devenues des outils utilisés par des entités connues à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour saper la sécurité nationale de la Tunisie. Violer l’honneur, proférer des menaces de meurtre et chercher à se venger n’ont aucun lien avec la liberté d’expression ; ce sont des actes criminalisés par la loi ».
Il a également souligné que « l’État n’est pas géré sur la base de rumeurs et de fausses allégations, et il n’est pas gouverné par ce qui est publié sur ces réseaux ».
Le mouvement Ennahdha, affilié aux Frères musulmans en Tunisie, a tenté de semer le chaos par le biais de manifestations qui n’ont pas trouvé d’écho. Il s’est ensuite tourné vers les plateformes des médias sociaux via des campagnes électroniques qui répandent inlassablement leurs poisons en utilisant de fausses informations et des analyses trompeuses.
L’affaire « Instalingo » remonte à octobre 2021, lorsque les autorités ont arrêté des employés de l’entreprise pour des accusations, dont « la commission d’un acte odieux contre le chef de l’État, complot contre la sécurité intérieure de l’État et espionnage ». Le pouvoir judiciaire a émis un mandat d’arrêt contre Rached Ghannouchi, le chef des Frères musulmans tunisiens, dans cette affaire.