Le président turc Recep Tayyip Erdogan entame une tournée très attendue dans le Golfe
La tournée du Golfe tant attendue d'Erdogan... Les espoirs turcs en matière d'investissements accrus et de renforcement des relations
Malgré le fait que ce ne soit pas sa première visite aux Émirats arabes unis après la résolution des différends en suspens entre Ankara et Abu Dhabi, la tournée du Golfe anticipée par Erdogan suscite de nombreux espoirs pour la Turquie en termes de coopération accrue et de renforcement des relations. Le président turc Recep Tayyip Erdogan entreprendra une tournée du Golfe entre le 17 et le 19 juillet en cours, qui inclura l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, dans le but de signer plusieurs accords économiques et d’attirer davantage d’investissements en Turquie.
Le président Erdogan a fait des déclarations importantes concernant sa tournée du Golfe lors de son retour de Lituanie après sa participation à un sommet de l’OTAN. Il a déclaré : « Un certain nombre de ministres turcs ont déjà visité le royaume d’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis. » Il a ajouté : « Nous effectuerons une visite proche pour renforcer toutes sortes de relations en voyageant en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis. »
Des visites préparatoires ont été effectuées
Erdogan a mentionné qu’il avait reçu des briefings de la part des membres de son gouvernement qui avaient déjà visité le Golfe, et il a précisé qu’il aurait personnellement l’occasion de constater le soutien qui sera apporté à la Turquie lors de sa tournée. Il a également déclaré : « Ils l’ont dit eux-mêmes lors des réunions qui ont eu lieu précédemment : ‘Nous sommes prêts à injecter d’importants investissements en Turquie.’ Nous espérons les finaliser lors de cette visite, qu’il s’agisse d’investissements chez nous, en Arabie saoudite, au Qatar ou aux Émirats arabes unis. »
Erdogan a confirmé que les communications se poursuivent avec ses homologues du Golfe, notant que toutes les questions seront discutées de près lors de la visite attendue.
Le dossier des Frères musulmans
L’un des problèmes les plus sensibles entre la Turquie et les pays du Golfe est le dossier des Frères musulmans. Après les récentes élections présidentielles, Ankara cherche également à adopter une nouvelle politique caractérisée par l’apaisement avec les pays de la région, en privilégiant les intérêts nationaux et en cessant complètement de soutenir l’organisation.
La Turquie vise également à renforcer les mesures dans un avenir proche en fermant tous les bureaux de l’organisation et en demandant à certains de ses membres de quitter son territoire. De plus, elle retirera les nationalités ou extradera certains individus recherchés vers leurs pays d’origine.
Les Frères musulmans cherchent à trouver des havres sûrs loin d’Ankara, avec Londres et certains pays asiatiques comme la Malaisie étant les plus importants.
Espoir de combler le déficit d’investissement
En raison du rejet de nombreux investisseurs occidentaux en raison de la politique monétaire non conventionnelle d’Erdogan, consistant à maintenir les taux d’intérêt bas au détriment de l’inflation, les pays du Golfe sont apparus comme des concurrents pour combler le déficit d’investissement. Cela a incité le président turc à chercher à renforcer les relations. Ainsi, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Qatar fournissent une liquidité étrangère – dont la Banque centrale turque a grandement besoin – par le biais d’accords de swap de devises et de dépôts directs.
Le gouvernement turc vise également à attirer 25 milliards de dollars d’investissements en provenance des pays du Golfe à travers plusieurs canaux, tels que la privatisation et les acquisitions, selon des responsables.
La récente visite d’Erdogan aux Émirats arabes unis
Le président Recep Tayyip Erdogan a visité les Émirats arabes unis du 14 au 15 février 2022, pour la première fois depuis près d’une décennie. La visite a été considérée comme un signe de dégel des relations entre les deux pays, qui étaient tendues ces dernières années en raison de différends sur diverses questions, notamment la guerre civile syrienne et la guerre civile libyenne.
Lors de la visite, Erdogan et le prince héritier Mohammed ben Zayed Al Nahyane ont signé plusieurs accords, dont un accord-cadre de coopération militaire, un mémorandum d’accord sur la coopération économique et une lettre d’intention concernant la coopération dans le domaine de l’énergie. Les deux dirigeants ont également discuté des moyens de renforcer la coopération dans d’autres domaines tels que le tourisme, la culture et l’éducation.
La visite a été considérée comme une étape importante dans l’amélioration des relations entre la Turquie et les Émirats arabes unis, et il est espéré que les pays pourront capitaliser sur l’élan de cette visite et renforcer leurs relations dans les années à venir.