Al-Sadr revient à la politique par le biais des élections des conseils provinciaux
Le mouvement sadriste fait son retour sur la scène politique irakienne après une longue période de retrait, sur ordre de son leader Muqtada al-Sadr, en participant aux élections des conseils provinciaux.
Ces élections revêtent une importance cruciale pour consolider leur présence, se repositionner et sont davantage liées aux enjeux locaux et plus proches des préoccupations des citoyens, car les conseils provinciaux sont plus proches de mini-gouvernements locaux. Un leader éminent du mouvement a révélé aujourd’hui, lundi, la participation des sadristes aux prochaines élections des conseils provinciaux, selon l’agence kurde irakienne « Shafaq News ».
Il s’agit du premier mouvement politique des sadristes depuis le retrait de Muqtada al-Sadr de la vie politique publique l’année dernière, à la suite de confrontations politiques avec les forces du cadre de coordination, qui regroupent des factions chiites rivales et des factions pro-iraniennes, qui se sont ensuite transformées en conflits sanglants.
L’agence irakienne a cité un leader sadriste éminent, qui a demandé à rester anonyme, en disant : « La direction du mouvement sadriste a décidé de participer aux élections des conseils provinciaux et aux machines électorales du mouvement à Bagdad, dans les villes du centre et du sud. Ils ont déjà commencé à travailler secrètement pour finaliser les préparatifs techniques et logistiques. »
Elle a ajouté : « Le mouvement sadriste participera aux élections des conseils provinciaux à travers trois listes électorales. Il y aura une liste pour la capitale Bagdad, une liste pour les villes du sud et une troisième liste électorale pour les villes du centre. »
Elle a précisé que « les listes mentionnées ne porteront pas nécessairement les noms ou les orientations officielles du mouvement, mais elles lui seront exclusivement affiliées. » Ces développements interviennent dans un contexte de récentes informations selon lesquelles les élections locales pourraient être reportées à avril de l’année prochaine afin de persuader les sadristes de participer.
Cependant, la même source a indiqué l’existence de divisions au sein du cadre de coordination à ce sujet, car Asa’ib Ahl al-Haq dirigé par Qais al-Khazali et la Coalition de l’État de droit dirigée par Nouri al-Maliki, qui sont nés du mouvement sadriste ces dernières années après s’en être séparés, refusent de reporter les élections et insistent pour les tenir fin de cette année, même si le mouvement sadriste les boycotte. Asa’ib Ahl al-Haq et la Coalition de l’État de droit figurent parmi les adversaires chiites les plus importants du mouvement sadriste, et des différends persistent entre ces trois parties depuis des années.
Le Parlement irakien avait voté en mars de l’année dernière en faveur de la tenue des élections des conseils provinciaux le 6 novembre 2023. Muqtada al-Sadr n’a émis aucune déclaration confirmant ou niant son intention de participer aux élections des conseils provinciaux, mais il est connu pour ses manœuvres politiques et ses surprises au sein de ses manœuvres politiques. Il pourrait trouver une occasion dans les élections des conseils provinciaux de revenir sur la scène politique, en adhérant à la logique qu’il répète toujours, à savoir son attachement aux masses, son souci de protéger les intérêts nationaux, de servir les citoyens et d’améliorer les services.
Le moment de l’annonce de son retour reste ouvert à toutes les possibilités jusqu’à ce qu’al-Sadr déclare officiellement son engagement renouvelé dans le processus politique ou continue son retrait politique. »