La tension monte entre eux… Les Talibans fixent des conditions pour assurer la part de l’Iran en eau
Les tensions s’intensifient ces derniers jours entre les talibans et les responsables du régime de Téhéran autour d’un cours d’eau dans Helmand. Le sous-ministre des Affaires étrangères des Talibans a déclaré que le gouvernement afghan était lié par l’accord de 1972, à condition que l’eau soit suffisamment abondante sur le fleuve.
Dans une interview accordée à l’Afghanistan International, il a été déclaré que l’Afghanistan et la région dans son ensemble avaient connu, au cours des quatre et cinq dernières années, une sécheresse généralisée et que l’eau n’était pas suffisante, même derrière le barrage de Kajakai.
En ce qui concerne l’acheminement des eaux de l’Helmand vers l’Iran ces dernières années, Stanekzai a déclaré: « Durant les 40 années de guerre en Afghanistan, toutes les eaux de l’Helmand sont allées en Iran, et Téhéran a consommé plus que sa part des eaux de cette rivière au cours de ces années ».
Le président iranien Ebrahim Raïssi a mis en garde les responsables talibans contre la violation des droits de l’Iran à partager le fleuve, soulignant que le gouvernement est déterminé à rétablir les droits du peuple iranien où qu’il se trouve et que les dirigeants afghans doivent autoriser les experts iraniens à visiter le barrage et à vérifier la question.
Les Talibans afghans ont répondu à l’avertissement du président iranien en disant que « les Iraniens doivent utiliser des termes appropriés et ne pas répéter ces mots » et en ajoutant dans un communiqué : « Les autorités iraniennes doivent corriger leurs informations sur les eaux du Helmand et libérer leurs positions en utilisant des termes et des expressions adaptés », considérant que « l’utilisation de ces termes par les autorités iraniennes pourrait nuire au climat politique entre les peuples musulmans d’Iran et d’Afghanistan, ce qui n’est dans l’intérêt de personne ».
De son côté, le ministre des Affaires étrangères des talibans, Amir Khan Muttaqi, a appelé les responsables iraniens à « résoudre la question du partage de l’eau par la compréhension et le dialogue, plutôt que par le bruit médiatique ».
Le régime iranien a demandé que la part de l’eau ne soit pas une « question politique », car, selon lui, il n’y avait pas d’eau dans le barrage de Kamal Khan.
Néanmoins, les autorités iraniennes affirment que les talibans violent les termes de l’accord avec l’Iran sur la part de l’Helmand dans les eaux iraniennes.
Le conflit entre l’Iran et l’Afghanistan sur l’eau se concentre autour du fleuve Helmand, qui prend sa source dans les montagnes de Hindou Kouch au nord-est de l’Afghanistan, et se jette dans le lac Hamun à l’intérieur du territoire iranien, après plus de 1 300 kilomètres de coupure à l’intérieur de l’Afghanistan.