Sleiman Frangié se prépare à annoncer sa candidature et ses opposants se mobilisent pour le boycott
Des sources libanaises ont rapporté que le leader du courant de Marada, Sleiman Frangié, qui a annoncé le duo chiite Hezbollah et Amal, soutenu par un candidat à la présidence du Liban, se préparait déjà à annoncer sa candidature, tandis que ses opposants ont commencé à se mobiliser pour boycotter l’élection ou pousser à la décomposition du quorum.
Le retard de Frangié à annoncer officiellement sa candidature à la présidence suite à l’annonce du soutien du duo chiite vient obscurcir encore davantage le paysage déjà confus du Liban, empêtré dans une crise à multiples facettes, depuis les vacances à plus d’un poste, jusqu’à des difficultés financières et sociales, en passant par les désordres politiques.
Mais des sources locales croient que Frangié mettra bientôt fin à cette ambiguïté et que des dispositions sont prises pour soutenir sa candidature et pour s’assurer le soutien de Bkerké, alors que le patriarche Bishara Rai a fourni une autre liste de noms pour parvenir à un candidat consensuel et théologique.
En échange, les forces chrétiennes, menées par les Forces Libanaises (FL) de Samir Geagea, ont commencé à s’opposer au mouvement, soit pour boycotter le rassemblement, soit pour bâillonner le quorum, en prenant contact avec d’autres chefs de file alliés qui refusent à leur tour la candidature de Suleiman Frangié.
Selon des sources du journal libanais Al Akhbar, Frangié était « plus à l’aise après l’annonce de l’accord ». Ces derniers ont révélé que le chef du Courant Marada « qui a récemment rencontré Mourad, le pasteur de Archéparchie d’Antélias des Maronites Antoine Abi-Najm, a joué un rôle déterminant dans sa candidature et a affirmé qu’il n’aurait pas reculé et que les chrétiens seraient tenus responsables de la perturbation de l’élection, qu’il considérait comme un président intolérant et qu’il n’avait pas répondu à la lettre de l’évêque en portant les noms de candidats approuvés par Bkerké ».
Selon le journal, le Parti des Forces Libanaises, le Parti des Phalanges et certaines forces qui ont refusé la candidature de Frangié sont devenus célèbres pour la feuille de Boycott et pour la suspension du quorum au Parlement, et ont commencé à travailler à de larges rencontres avec le Parti Socialiste Progressiste (PSUP), dirigé par Walid Joumblatt, les députés Sunnites et les Forces du Changement, afin de se mobiliser « pour faire face à la tenue d’une séance d’élection franche et pour explorer la possibilité d’une unification derrière le nom de la présidence » .
Mais des sources bien informées ont indiqué que les deux partis se heurtaient à un problème. Bien qu’ils aient rencontré le Parti Socialiste Progressiste (PSUP) pour soutenir le candidat Michel Moawad (l’adversaire du Hezbollah), Joumblatt refusait de s’engager à boycotter l’assemblée parlementaire ou à bloquer le quorum pour faire dérailler les débats.
Notant que Joumblatt semble avoir pris soin de ne pas perturber les relations avec le président de la Chambre des représentants, le dirigeant du mouvement Amal Nabih Berri, et ne veut pas non plus couper les ponts avec Frangié.
Pour les députés sunnites, ils ont tendance à rester sur la touche et à annoncer une position claire sur la candidature de Frangié et ne semblent pas enthousiastes à l’idée de boycott, tandis que les forces de changement se divisent entre un rejet de la notion de boycott et un soutien à la notion de perturbation, mais estiment en même temps qu’il n’y a pas de place pour un accord sur un nom.
Dans ces conditions, il semble que l’idée d’un boycott pourrait être la meilleure option pour l’ensemble des forces afin de bloquer la voie vers une candidature du Frangié à la présidence.
Gebran Bassil, le leader du Courant patriotique libre qui voulait obtenir l’appui d’alliés du Hezbollah et d’Amal, continue de refuser de dialoguer avec le Courant de Marada au sujet de la vacance présidentielle, sauf si le Parti de Frangié renonce à se présenter.
Selon le journal libanais, Gebran Bassil parviendrait probablement à une attitude plus positive et plus rapide dans les démarches du Patriarcat, qui aspire à obtenir le plus large consensus chrétien sur les droits présidentiels, notant « une convergence des points de vue entre le courant et les forces en présence faisant des avancées, avec une diversité de canaux de communication directs entre les deux camps, sous le nom de relations personnelles ».
Il a expliqué que ces contacts entre les deux parties « avaient toujours été au point de s’apparenter à des échanges de vues indirects sur les noms, l’accent étant mis sur les hauts fonctionnaires en retraite maronites, les syndicalistes et les dirigeants d’institutions maronites, dans le cadre du consensus de patriarcal-aouni-quati-phalangiste-socialiste, selon lequel le seul moyen de rétablir l’initiative présidentielle était un accord de principe rapide, sans nécessité d’intérêts ni même de dialogue direct ».