Le lancement d’une nouvelle alliance politique au Soudan va-t-il avorter le cours de l’accord-cadre ?
Alors que la phase finale du processus politique, qui devrait aboutir à un accord final entre les parties soudanaises au cours de la prochaine phase, a débuté, quelque 21 groupes politiques et sociaux, ordres soufis, les administrations locales et les comités de résistance ont signé, au Soudan, mercredi, une nouvelle déclaration politique, la Coalition des forces de l’Entente révolutionnaire démocratique.
Les signataires de la nouvelle Déclaration ont appelé à une « gouvernance fédérale, à la mise en œuvre de l’Accord de paix de Djouba, à l’instauration de valeurs de tolérance et de liberté, de paix et de justice, et à la promotion des points communs entre les Soudanais », selon l’agence de presse officielle.
La Coalition pour la liberté et le changement (FPLT) craint le Conseil central que les partisans du régime d’Omar el-Bechir tentent de brouiller l’accord-cadre politique signé entre les militaires et les civils le 5 décembre dernier.
Cela fait suite à un rapprochement entre les deux partis de la coalition des Forces de la liberté et du changement, le Conseil central et le Bloc démocrate, concernant la conclusion d’ententes sur la base de l’accord politique-cadre pour résoudre la crise politique dans le pays.
Le secrétaire général des Forces de l’accord révolutionnaire démocratique, Yassin Hasab al-Nabi, a déclaré que l’Alliance des forces de l’accord révolutionnaire démocratique « vise à préserver le Soudan, à développer son peuple et à prendre soin des secteurs des agriculteurs, des artisans et des universitaires. , et prendre soin des jeunes et des femmes », expliquant que l’alliance comprend des mouvements de revendication, notamment des agriculteurs et des artisans.
Les Forces pour la liberté et le changement rejettent la demande du membre du Conseil de souveraineté provisoire, Shams al-Din Kabashi, d’élargir les parties à l’Accord-cadre, notant que les forces armées « ne peuvent pas protéger une constitution de 10 personnes », en référence aux représentants civils du « Cadre ».
De son côté, le secrétaire politique de la nouvelle coalition, Abderrahim Abdallah, a précisé que « la déclaration a été imposée par le paysage politique qui requiert la sagesse » et a déclaré que « la patrie est dans une phase dangereuse qui exige un compromis et une tentative pour sortir le pays de l’impasse en formant un gouvernement fort qui maintienne la patrie ».
Le Vice-Président du Conseil de souveraineté de transition, le commandant des Forces d’appui rapide, le général de corps d’armée Mohamed Hamdan Dogolo, s’en tient à l’Accord-cadre comme base de sortie de la crise politique que traverse le pays, en affirmant qu’il « ne reviendra jamais sur l’Accord ».
Les États de la troïka et du Quatuor, ainsi que le mécanisme tripartite (ONU, UA, IGAD), soutiennent l’Accord-cadre pour la résolution de la crise soudanaise et lancent un avertissement pour que l’accord-cadre soit compromis ou tenté.
Le Soudan connaît une transition fragile qui s’est intensifiée après la décision du Président du Conseil de souveraineté provisoire, le général de corps d’armée Abdel Fattah al-Burhan, le 25 octobre 2021, de dissoudre le gouvernement et d’imposer l’état d’urgence dans le pays.