La Tunisie met fin au pouvoir des frères… et l’opposition poursuit ses tentatives de brouillage
La participation au second tour s’élevait à 11,3 %, 887 638 personnes ayant voté, sur un total de 7,8 millions d’électeurs inscrits, selon des résultats préliminaires, selon le président de la commission, Farouk Bouaskar, lors d’une conférence de presse.
Les résultats préliminaires du second tour seront annoncés le mercredi 1er février, tandis que les résultats définitifs seront communiqués à l’issue des appels, au plus tard le 4 mars.
Il est difficile de prédire les contours du prochain parlement et de la Feuille d’équilibre, mais elle sera probablement contrôlée par les noms indépendants qui soutiennent le projet du président Kaïs Saïed.
Le taux de participation était de 11,22 % lors du premier cycle, le 17 décembre dernier.
Le nouveau parlement, dont les représentants seront annoncés dans les jours à venir, remplacera celui dont le président Kaïs Saïed a pris le contrôle le 25 juillet 2021 et qui était présidé par le leader Ennahdha Rached Ghannouchi.
Avec l’achèvement de ce cycle d’élections législatives et l’annonce des résultats, la Tunisie entre dans une phase de stabilité politique, le nouveau parlement commencera à fonctionner et à s’acquitter de toutes les tâches qui lui ont été confiées dans les plus brefs délais.
Immédiatement après l’annonce des résultats, les partis d’opposition, principalement la section des Frères de Tunis (mouvement Ennahdha), reçoivent la nouvelle demandant la démission du président Kaïs Saïed, en offrant au peuple qu’il a appelé un espace pour des élections présidentielles anticipées comme point de départ pour résoudre la crise actuelle, ainsi qu’une dernière chance avant la déclaration de faillite et d’effondrement qui a conduit le pays.
Ennahdha, qui a régulièrement organisé des manifestations pour dénoncer ses bonnes résolutions depuis qu’elle a été approuvée, et dont beaucoup de militants sont poursuivis par le pouvoir judiciaire, a appelé « toutes les forces vives, politiques et civiles, à accélérer leurs efforts nationaux et à s’entendre sur le terrain d’une initiative qui mette fin à la secte de l’État en réponse au message du grand peuple de la province des élections, qui contribue sérieusement à préserver les fondements restants de l’État, à mettre fin aux souffrances du peuple, à préserver l’économie de l’effondrement et les conditions sociales de l’explosion », comme indiqué dans sa déclaration.
L’opposition, qui avait demandé la démission du Président après une abstention importante lors du premier tour, est toujours divisée en trois blocs de tendance différents; Le Front de salut national d’Ennahdha, le Parti constitutionnel libre d’Abir Moussi qui défend les options du régime de Zine el-Abidine Ben Ali, et les partis de gauche.
Ahmed Néjib Chebbi, président du « Salut national », appelle de son côté à « le départ de Kaïs Saïed, et l’organisation d’élections présidentielles anticipées, première étape d’une voie de réforme complète », en précisant que le front « met en doute le taux de participation aux élections annoncé par l’Instance », affirmant que « près de 90% de la population a interrompu cette voie ».
Le président du Front de salut national, dirigé par le mouvement Ennahdha des Frères, a averti que « la Tunisie est en détresse alors que nous sommes au bord de la faillite, mais que le pouvoir de Kaïs Saïed n’est intéressé que par le renforcement de sa mainmise sur le pouvoir ».
Pendant ce temps, de l’avis d’une large partie des Tunisiens, l’annonce d’un faible taux de participation aux élections, dans les limites de 11 %, est en soi un succès de la révolution tunisienne, puisque les élections sont entachées de fraudes, et que leur manipulation est à l’œuvre.
Ces élections sont censées « préparer le départ effectif de la nouvelle République initiée par les principes correctifs du 25 juillet », avec « une véritable fin à la décennie durant laquelle le mouvement Ennahdha a dirigé le pays, et des taux historiques de corruption » selon des observateurs.
Les actions de Kaïs Saïed, qualifiées de « nécessaires », font suite à une série de protestations populaires contre le pouvoir du mouvement Ennahda des Frères musulmans dans le pays depuis 2011, et des accusations à son encontre de privilégier l’intérêt des Frères au profit de la Tunisie, de corruption politique et financière et de diffusion du terrorisme.
En parallèle, le pays fait face à une crise économique, et n’a pas encore pu obtenir de prêt du FMI à hauteur de 2 milliards de dollars, en échange de sa promesse de réformes économiques fondées sur une révision de sa politique de soutien et la privatisation de certaines entreprises publiques.
Le marché tunisien connaît une pénurie importante de denrées alimentaires de base, comme le lait, le café et le sucre, qui a accablé les citoyens, et Ennahdha est accusé d’être à l’origine d’une crise sociale.