Le plus grand parti d’opposition en Turquie lance une campagne pour la déportation des réfugiés
Alors que les élections présidentielles et législatives prévues pour le 18 juin, qui doivent avoir lieu en avril ou mai, sont sur le point d’arriver, le Parti républicain du peuple, le plus grand parti d’opposition de la Turquie, a lancé une nouvelle campagne sous le slogan « Ô monde, nous sommes venus te défier… La Turquie ne sera pas ton camp de réfugiés ».
La campagne s’est propagée par le biais de panneaux publicitaires dans les rues de plusieurs villes turques, au premier rang desquelles Istanbul, où le nombre de Syriens s’élève à un demi-million sur un total d’environ 3,7 millions, ainsi que la capitale Ankara et la ville d’Izmir à l’ouest du pays.
Parmi les panneaux d’affichage figuraient, avec le logo de campagne, les promesses de se retirer de l’accord sur les migrations, de réaccepter l’accord signé le 18 mars 2016 entre la Turquie et l’Union européenne, et de contrôler les frontières. Les banderoles portaient les mots « Nous nous retirerons des accords européens pour les réfugiés… Nous dirons au revoir aux réfugiés d’ici deux ans… Nous reprendrons le contrôle de nos frontières ».
Le président du parti, Kemal Kılıçdaroğlu, qui a annoncé son intention de se présenter à la présidence en tant que rival du président Recep Tayyip Erdoğan, s’était déjà engagé à rapatrier dans les deux ans tous les réfugiés syriens en Turquie, en coordination avec le régime syrien, l’Union européenne et l’ONU, afin d’assurer leur rapatriement librement consenti. « Nous ne disons pas que nous allons les jeter dans des conditions difficiles, mais que nous les donnerons à la batterie et à la colonie, une fois que toutes les conditions nécessaires à une vie décente seront réunies dans leur pays ».
La Turquie compte 3 733 982 réfugiés syriens en possession d’une carte de protection temporaire, dont le plus grand nombre se trouve à Istanbul (environ 550 000). La majorité des Syriens souffrent de conditions de vie difficiles, avec des prix en hausse, des salaires en baisse et une augmentation des voix qui refusent leur maintien dans le pays.
Un certain nombre de partis d’opposition utilisent la présence de réfugiés syriens comme un levier pour faire pression sur le Parti pour la justice et le développement (AKP) d’Erdoğan, en particulier compte tenu des conditions de vie difficiles des Turcs; La crise économique du pays et la hausse de l’inflation et des prix.
Au milieu du mois, les autorités turques ont expulsé 15 familles de réfugiés syriens vivant dans la capitale, Ankara, vers le nord de la Syrie, via le point de passage de la frontière de Bab Al-Salameh, contrôlé par l’opposition, bien qu’aucune d’entre elles n’ait enfreint la loi, n’ait possédé de carte de protection temporaire Kimlik et n’ait mis à jour leurs données.
Avant la fin de l’année, le plus grand nombre d’évictions a été enregistré dans l’histoire de la Turquie, le nombre d’immigrés a augmenté de 159% par rapport à la même période de l’année précédente, et le nombre de déportations a augmenté de 236% pour les citoyens afghans, de 22% pour les étrangers pakistanais et de 167% pour les étrangers d’autres nationalités, par rapport à la même période de l’année précédente.
Le Département de l’immigration a indiqué que la dernière semaine avait été marquée par l’arrestation de 3 028 réfugiés illégaux, dont 1 381 Afghans, 100 Pakistanais et 2 446 autres nationalités.
Depuis le début de l’année, les autorités turques ont expulsé 4 000 réfugiés illégaux, dont 1 618 Afghans, 109 Pakistanais et 2 613 autres nationalités.
Le Département de l’immigration du Ministère de l’intérieur de la Turquie a révélé, par le biais d’un compte Twitter, que le nombre de réfugiés en situation irrégulière qui ont été empêchés d’entrer dans le pays au cours de la dernière semaine s’élevait à 400 et 135.