Turquie

Intensification du rythme de la normalisation turco-israélienne – Détails


Signe révélateur de la poursuite par la Turquie de la normalisation de ses relations économiques et militaires avec Israël, la frégate turque TCG Kemal Reis a débarqué dans le port de Haïfa, dans les territoires palestiniens occupés, dans le cadre d’une mission de reconnaissance de l’OTAN en Méditerranée, pour la première fois depuis les tensions entre la Turquie et Israël en 2010.

Sur son compte Twitter officiel, le correspondant militaire israélien Itay Blumental a tweeté : La frégate turque est arrivée avec le porte-avions américain de missiles Forrest Sherman et a souligné que son arrivée n’était pas un événement ordinaire, en grande célébration de la participation de la Turquie à la mission de l’OTAN en Israël.

L’arrivée de la frégate turque dans les eaux israéliennes dans les territoires palestiniens occupés est le dernier en date d’une série de tentatives du président turc Recep Tayyip Erdoğan pour normaliser une politique « plus chaude » avec Israël.

Alors que la presse hébraïque a affirmé que la frégate turque devrait rester en Israël plusieurs jours, The Times of Israel a déclaré qu’il n’était pas prévu que la frégate turque participe à des entraînements ou à d’autres événements avec l’armée israélienne, citant un responsable de l’armée, suggérant que l’arrivée de la frégate turque et du navire américain faisait partie de la « coopération d’Israël » et de son soutien à l’OTAN.

Le 17 Août dernier, le bureau d’information du Premier Ministre israélien Yair Lapid a annoncé la normalisation complète des relations de la Turquie avec Israël à la suite du retour des ambassadeurs des deux pays, qui avaient été expulsés par échange en 2018 après la mort de manifestants palestiniens à Gaza.

L’annonce de la normalisation complète des relations entre la Turquie et Israël intervient presque six mois après l’accueil chaleureux et sans précédent réservé par Erdoğan, qui a attaqué Israël lors de ses manifestations électorales et l’a décrit comme un « État terroriste », à son homologue israélien Isaac Herzog au début du mois de mars dernier, lors de la première visite d’un président israélien en 15 ans.

Cette visite, à l’invitation d’un chat d’Erdoğan, a permis d’accélérer considérablement les pas de la Turquie pour gagner la confiance d’Israël. Erdoğan et Herzog se sont engagés à ouvrir un nouveau chapitre de cette relation, mais Tel Aviv ne s’est pas montré enthousiaste à l’époque, au vu d’informations sur une liste de conditions relatives à la réduction du soutien de la Turquie au Hamas palestinien.

Malgré les tentatives du président turc de vendre son hostilité envers la puissance occupante israélienne à des fins purement électorales, les relations économiques entre les deux pays sont restées florissantes, et le volume des échanges commerciaux entre la Turquie et Israël a augmenté de 30 % en 2021 à 7,7 milliards de dollars, passant de 4,9 milliards de dollars en 2020.

Alors que le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu affirmait que la Turquie « ne renoncerait pas à la cause palestinienne », il semblait évident qu’Ankara avait cédé sous conditions israéliennes pour mettre un terme au soutien turc au Hamas palestinien, notamment après « l’expulsion, dans différentes circonscriptions, de dizaines de personnes associées au Hamas », en avril dernier, selon le site Hébreu Israel Hayom.

On se souviendra que le Gouvernement israélien et le Gouvernement turc ont nommé des ambassadeurs avant les élections à la Knesset, début Novembre, en prévision du retour au pouvoir du chef de l’opposition, Benjamin Netanyahu, qui menace les chances de réconciliation. En outre, les vols directs entre Israël et la Turquie vont reprendre prochainement.

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