Un document divulgué révélant l’ampleur des charges retenues contre Ghannouchi… est-ce que la peine de mort peut être prononcée ?
Le chef des Frères de Tunisie, Rached Ghannouchi, fait face à un important ensemble d’accusations dans des affaires judiciaires, bien que le juge d’instruction ait décidé de le libérer pour une durée indéterminée.
Mardi, le Procureur général de la Tunisie a interjeté appel de la décision de la justice en maintenant Ghannouchi en liberté après avoir été interrogé dans le cadre de l’affaire de l’Association Namaa Tunisie, où il était accusé de terrorisme et de blanchiment d’argent, dans le cadre d’une enquête d’une dizaine d’heures.
Ghannouchi a été transféré mardi au juge d’instruction de la Brigade judiciaire de lutte contre le terrorisme en tant qu’accusé dans ce qui est maintenant connu sous le nom de « Association Namaa ».
Un document divulgué sur les réseaux sociaux, qui aurait été délivré par la justice tunisienne, a révélé les charges retenues contre Rached Ghannouchi par les juges d’instruction lors de l’audience du procès.
L’une des charges retenues contre Ghannouchi est de s’associer volontairement, à quelque titre que ce soit, sur le territoire de la République et à l’étranger, à une organisation terroriste liée à des crimes terroristes et de former une organisation liée à des crimes terroristes.
L’utilisation du territoire tunisien et du territoire d’un État étranger pour le recrutement et l’entraînement d’une personne et d’un groupe de personnes dans le but de commettre un crime terroriste est également accusée, de même que « l’acquisition de compétences et d’expérience pour une organisation terroriste et pour des personnes ayant un lien avec des crimes terroristes ».
Les juges ont également inculpé M. Ghannouchi pour « divulgation, fourniture et diffusion d’informations directes, par quelque moyen que ce soit, au profit d’une organisation terroriste, de personnes impliquées dans des crimes terroristes en vue de les aider, de les dissimuler et de les exploiter, et de l’impunité de leurs auteurs ».
« Le fait de donner, de collecter ou de fournir directement ou indirectement des fonds dont l’objet est de financer la commission d’infractions terroristes ou de les utiliser par des personnes, des organisations ou des activités liées à des infractions terroristes ».
Outre les chefs d’accusation de « dons, collecte, fourniture ou fourniture de fonds dont l’objet est de financer le voyage de personnes en dehors du territoire de la République dans l’intention de se joindre à une organisation terroriste, de s’associer à une entente ou de commettre un acte terroriste, ou de recevoir ou d’organiser une formation en vue de sa commission ».
L’une des charges retenues est de «dissimuler ou faciliter la dissimulation de l’origine réelle de biens meubles, immobiliers, revenus ou lampes de personnes physiques, sachant qu’ils ont pour but de financer des personnes, des organisations ou des activités liées à des infractions terroristes».
Validité du document
Pour vérifier l’authenticité du document diffusé par les médias, une source judiciaire tunisienne a confirmé son authenticité, en indiquant que le dossier de Ghannouchi était accompagné de preuves sérieuses et accablantes, ce qui a permis de prolonger la durée de l’audience d’interrogatoire et de plaidoirie de plus de dix heures, la plus longue enquête menée contre un homme politique tunisien depuis 2011.
Il a expliqué que le parquet avait demandé une ordonnance de placement en détention à l’encontre de Ghannouchi. La peine de mort peut être prononcée pour ces chefs d’accusation.
L’Appareil Secret d’Ennahdha
Hassan Tamimi, l’activiste politique tunisien, a déclaré que « Ghannouchi et sa bande ont violé les lois politiques et les lois du peuple, ne laissant que les comptes sur les crimes qu’ils ont commis contre la patrie ».
L’affaire de développement impliquant Ghannouchi « fait partie du dossier secret du mouvement Renaissance des Frères ».
« Ghannouchi est poursuivi pour terrorisme et blanchiment d’argent et doit être tenu responsable de tous ses crimes, en particulier après qu’il ait fait des ravages dans le pays et qu’il ait été accusé de crime et de corruption, qu’il pensait lui-même et ses partisans comme étant hors du champ de l’application de la loi et qu’il ait tenté d’accéder à la présidence du Parlement pour obtenir l’impunité ».
Les autorités tunisiennes ont ouvert une enquête sur le dossier, à la suite d’une plainte déposée par la Commission de défense des dirigeants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, qui ont été assassinés en 2013, accusant une association caritative d’obtenir des fonds d’origine étrangère inconnus.
Ridha Radaoui, membre du Conseil de défense de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, a déclaré que l’association avait été fondée en 2011 sous le nom de Namaa Tunisie, qu’elle avait pour but d’encourager l’investissement étranger, qu’elle était impliquée dans des crimes d’ambassadeur (en servant de jeunes Tunisiens à combattre dans des zones de conflit et de guerre), qu’une enquête préliminaire avait été ouverte, puis suivie par les frères Ennahdha au travers de leurs bras judiciaires, et que l’enquête avait été arrêtée.
Il a été révélé que l’association se servait de la « promotion de l’investissement » et qu’elle « jouait un rôle subalterne en gérant le dossier des jeunes qui sont envoyés dans des centres terroristes en échange de sommes d’argent qui sont virées sur ses comptes bancaires ».
En vertu de la loi de 2015 sur le terrorisme, la Tunisie condamne à mort principalement des personnes condamnées à des peines liées à la sécurité nationale, bien que cette peine ait été suspendue depuis 1991.