66 fosses communes… Des témoins révèlent les détails de la « machine de terreur » en Syrie
Les fosses communes en Syrie révèlent l’ampleur de la « machine à tuer » du régime de l’ancien président al-Assad, avec des estimations de la commission internationale chargée des personnes disparues, qui font état de 66 sites potentiels de fosses communes à travers le pays.
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Un rapport du Washington Post, selon des témoins, décrit comment des camions frigorifiques venaient presque chaque jour jeter des corps dans un champ désert à l’extérieur de la capitale syrienne.
Le rapport précise que la tâche de Fayad Hassan, un agent d’entretien de 55 ans, travaillant à Qatifa, à 40 kilomètres au nord de Damas, était de décharger les morts et de jeter leurs corps dans des fosses profondes creusées dans la terre poussiéreuse.
Le site où Hassan a travaillé pendant trois ans à partir de 2014 est l’une des 10 fosses communes découvertes par les travailleurs de la défense civile et les organisations de défense des droits de l’homme dans la région de Damas, sachant qu’il en reste probablement encore d’autres à découvrir.
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Le journal ajoute que le régime d’al-Assad a cherché à dissimuler le massacre de ses opposants au monde pendant la guerre civile, qui a duré près de 14 ans.
Les fouilles des fosses communes permettent de mettre en lumière le destin de plus de 150 000 personnes disparues pendant le conflit.
Le procureur général international Stephen Rapp, qui a visité plusieurs fosses communes en Syrie la semaine dernière, y compris celle de Qatifa, a déclaré qu’elles faisaient partie d’un système de « terreur d’État » qui fournira des preuves pour les procès de crimes de guerre à l’avenir.
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Rapp a ajouté : « Nous n’avons pas vraiment vu ce type de machine à tuer, ni quoi que ce soit de ce genre, depuis les nazis. »
Bien que le gouvernement al-Assad ait nié à plusieurs reprises avoir torturé et tué ses détracteurs dans les centres de détention, les preuves dévoilées par les organisations de défense des droits humains et les lanceurs d’alerte au fil des années étaient accablantes.
En 2013, un déserteur a fait sortir « un dossier » contenant 53 000 photos de corps, connues sous le nom de « photos de César », prises dans les prisons et hôpitaux militaires syriens.
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Le journal précise que le régime a soigneusement documenté les meurtres. À la prison de Sednaya, la pire prison du régime al-Assad, les archives désormais diffusées à travers la prison montrent l’ampleur des décès survenus dans ses murs.
Un des carnets consultés par le journal révèle qu’un jour de 2015, 25 prisonniers ont été marqués comme ayant été envoyés à l’hôpital militaire, avec le mot « cadavre » inscrit à côté de chaque nom.
Le jour suivant, 18 autres noms ont été inscrits pour le transfert, quatre comme étant blessés, et le reste comme des cadavres, selon les registres.
Les experts affirment que les travaux de fouille des fosses communes et d’identification des morts en Syrie pourraient prendre des années, voire des décennies.