Politique

2024 : L’année des « élections en colère »


Les électeurs ont puni certains dirigeants et récompensé d’autres, tandis que des idées marginales ont pris racine lors d’une année marquée par un « désespoir politique », qui s’est clairement reflété dans les élections.

C’est ainsi que le magazine Foreign Policy décrit le paysage électoral mondial en 2024 : une image où se croisent des contradictions pour dessiner une configuration différente.

Selon un rapport du magazine, les électeurs de plus de 60 pays, représentant plus de 40 % de la population mondiale, se sont rendus aux urnes en 2024.

Ces pays incluent des régimes démocratiques complets, des régimes « autoritaires » purs, ainsi que des systèmes se situant entre les deux.

Les résultats de ces élections ont montré que les électeurs ont puni les dirigeants en place et récompensé les nouveaux venus, tandis que des idées autrefois marginales ont réussi à s’ancrer dans le courant politique dominant. Cela signifie en fin de compte que l’année 2024 a été une année de frustration politique.

Parmi les exemples les plus frappants de ce mécontentement, on trouve l’élection présidentielle américaine, où l’ex-président républicain Donald Trump a retrouvé la Maison-Blanche après quatre années de gouvernement démocrate.

En Iran, le réformiste Masoud Bezhkishian a réussi à exploiter l’enthousiasme libéral des jeunes électeurs pour vaincre ses adversaires conservateurs et durs.

Au Royaume-Uni, le gouvernement a connu un changement historique de direction, avec le Parti travailliste dirigé par Keir Starmer remportant une écrasante majorité parlementaire, mettant fin à 14 années de domination du Parti conservateur.

Même dans les cas où les dirigeants actuels ont réussi à rester au pouvoir, la tendance anti-statu quo a été évidente.

Le Premier ministre indien Narendra Modi et son parti Bharatiya Janata (BJP) ont à peine réussi à obtenir une troisième victoire consécutive, uniquement grâce à la formation d’une coalition avec des partis d’opposition.

En Afrique du Sud, le Congrès national africain a perdu sa majorité au Parlement pour la première fois depuis la fin de l’apartheid.

Le groupe mené par le Parti libéral-démocrate au Japon, qui est resté au pouvoir presque tout au long de l’ère post-Seconde Guerre mondiale, a également perdu sa majorité parlementaire.

Qu’est-ce qui alimente la colère ?

La réponse la plus évidente est le mécontentement économique. Dans un sondage mondial réalisé par la Fondation Pew cette année, en moyenne, 64 % des adultes dans les pays sondés ont déclaré que l’économie de leur pays était dans un mauvais état.

La question de l’inflation, causée par la hausse des prix après la pandémie de Covid-19, a occupé une place importante lors des élections de cette année.

Cependant, il y avait aussi une dimension idéologique claire dans les résultats électoraux mondiaux, avec plusieurs tendances vers le centre-gauche, y compris la victoire du Parti travailliste au Royaume-Uni.

Foreign Policy a fait un tour d’horizon des principales élections de cette année :

Les Iraniens… ont voté pour le changement

Lorsque le président iranien Ebrahim Raisi est décédé soudainement en mai dernier dans un accident d’hélicoptère, la tragédie a conduit à des élections anticipées pour choisir son successeur, donnant au peuple iranien l’occasion d’exprimer son mécontentement vis-à-vis de sa politique dure.

Masoud Bezhkishian s’est imposé comme le vainqueur après avoir mené sa campagne sur des promesses de répondre aux aspirations libérales des jeunes Iraniens. Cependant, la mise en œuvre de ce programme n’est pas facile, car le président n’a pas le dernier mot en Iran, qui est entre les mains du Guide suprême Ali Khamenei.

La puissance de Modi… à son apogée

Après deux mandats, il semblait que Narendra Modī et son parti Bharatiya Janata s’étaient établis comme des éléments fixes dans la politique indienne, façonnant le pays selon leur vision nationaliste hindoue.

La domination du Bharatiya Janata semblait annoncer une prolongation de son hégémonie sur la scène politique indienne pour longtemps.

Mais les résultats des élections signifient non seulement la fin du contrôle d’un seul parti sur le parlement indien, mais aussi l’atteinte du sommet par le Bharatiya Janata.

Le Mexique… Pourquoi une femme ?

Le Mexique n’a permis aux femmes de voter qu’en 1953, et plus de 75 % des Mexicains considéraient leur pays comme ayant une culture machiste.

Cependant, les sondages de cette année ont montré que « 61 % des Mexicains ont déclaré préférer qu’une femme soit la prochaine présidente de leur pays ».

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