Lancement du Forum stratégique d’Abou Dhabi : anticipation de l’avenir et vision des Émirats pour la paix

Les visions et les concepts convergent sur la plateforme du 12e Forum stratégique d’Abou Dhabi, afin d’anticiper les transformations mondiales et de définir les contours de l’adaptation au nouvel ordre international.

Ce lundi, les travaux du 12e Forum stratégique d’Abou Dhabi, organisé par le Centre des Émirats pour les politiques, ont débuté dans la capitale émiratie.

Dans son discours d’ouverture, la présidente du Centre, Ibtisam Al-Ketbi, a souligné l’importance des transformations géopolitiques actuelles, notant que l’ordre international établi il y a près de huit décennies traverse aujourd’hui de profondes turbulences.

Elle a ajouté que la poursuite des guerres et leurs conséquences humanitaires témoignent de l’échec du leadership politique mondial, précisant que leur cessation ou leur réduction serait un signe de vitalité de ce leadership et une victoire de la diplomatie et du droit sur la logique des armes.

Al-Ketbi a également mis en avant le rôle positif des Émirats arabes unis dans la consolidation de la sécurité et de la stabilité régionales.

Elle a affirmé que le modèle de développement émirati rayonne davantage à mesure que la stabilité s’étend à l’ensemble des pays de la région, permettant à leurs peuples de réaliser leurs aspirations nationales à la dignité, à la prospérité et à la libération de l’injustice.

Elle a ajouté que la promotion de la sécurité et de la stabilité au Moyen-Orient constitue un intérêt stratégique pour les Émirats arabes unis, y compris la protection des civils et la préservation des infrastructures civiles telles que les hôpitaux, les écoles et les lieux de culte.

Al-Ketbi a insisté sur le fait que la politique des Émirats n’est pas interventionniste, mais qu’elle vise à soutenir l’unité, la souveraineté et la stabilité des États-nations, notamment en Syrie, au Liban, au Soudan et au Yémen, ainsi que dans les territoires palestiniens occupés — Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est — où les Émirats espèrent voir bientôt émerger un État palestinien vivant côte à côte avec Israël, dans la liberté, la sécurité, la coopération et la stabilité.

Concernant les transformations économiques et géopolitiques mondiales, Al-Ketbi a estimé qu’elles nécessitent une forte capacité d’adaptation et de réponse aux changements dans les rapports de puissance, ainsi qu’aux fluctuations des marchés financiers et aux défis liés au commerce et aux chaînes d’approvisionnement, ce qui exige des stratégies flexibles et une diplomatie intelligente.

Elle a également évoqué les opportunités offertes par les technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle, l’informatique quantique et les technologies de nouvelle génération, qui redessinent les règles de l’économie mondiale et les rapports de force internationaux.

Dans ce contexte, elle a affirmé que les Émirats arabes unis s’emploient à établir une infrastructure globale et une flexibilité stratégique afin d’être pionniers dans la transition d’une économie fondée sur la connaissance vers une économie de l’avenir, tout en renforçant leur leadership dans les secteurs avancés, les énergies renouvelables et les technologies numériques.

Les objectifs et sessions du forum

La douzième édition du Forum stratégique d’Abou Dhabi, qui se tient les 10 et 11 novembre, est placée sous le thème : « Les mutations de la domination et l’adaptation au nouvel ordre mondial ».

Premier jour :

Les discussions s’ouvrent sur le rôle des Émirats arabes unis dans le domaine de l’intelligence artificielle, leur stratégie de puissance et leurs ambitions régionales et internationales, dans un contexte de compétition mondiale pour la suprématie technologique.

Les sessions abordent également l’avenir de la guerre en Ukraine, les orientations de la politique étrangère de Donald Trump, la grande stratégie de la Chine, les dilemmes de la sécurité européenne et l’avenir de l’OTAN.

D’autres thèmes incluent les luttes d’influence sur les métaux rares et les semi-conducteurs, le commerce transrégional, les infrastructures numériques et physiques, ainsi que les systèmes de communication et spatiaux.

Deuxième jour :

Les débats porteront sur les transformations du Moyen-Orient après le 7 octobre 2023, les nouvelles cartes d’influence régionale, les répercussions de la guerre avec Israël sur l’influence iranienne, l’avenir de la Syrie après Bachar al-Assad, les défis du Liban, la situation de Gaza après la guerre, la politique israélienne et ses implications sur la question palestinienne.